Zürcher Nachrichten - Le "Tren de Aragua", multinationale vénézuélienne du crime

EUR -
AED 4.099455
AFN 76.512586
ALL 98.815038
AMD 431.849141
ANG 2.011188
AOA 1049.243867
ARS 1079.586492
AUD 1.618437
AWG 2.011752
AZN 1.902828
BAM 1.954994
BBD 2.253243
BDT 133.345055
BGN 1.953602
BHD 0.420691
BIF 3233.970268
BMD 1.11609
BND 1.431494
BOB 7.711306
BRL 6.066537
BSD 1.115925
BTN 93.382633
BWP 14.5881
BYN 3.651795
BYR 21875.366217
BZD 2.249414
CAD 1.503948
CDF 3197.598548
CHF 0.942159
CLF 0.036562
CLP 1008.867904
CNY 7.825019
CNH 7.796403
COP 4642.142447
CRC 579.205449
CUC 1.11609
CUP 29.576388
CVE 110.219584
CZK 25.159995
DJF 198.72058
DKK 7.457363
DOP 67.106257
DZD 147.849455
EGP 53.988513
ERN 16.741352
ETB 131.406595
FJD 2.439606
FKP 0.849968
GBP 0.833569
GEL 3.041322
GGP 0.849968
GHS 17.586856
GIP 0.849968
GMD 76.450265
GNF 9636.029457
GTQ 8.631946
GYD 233.438452
HKD 8.676004
HNL 27.785551
HRK 7.588309
HTG 147.067307
HUF 396.911221
IDR 16858.652768
ILS 4.130169
IMP 0.849968
INR 93.398105
IQD 1461.882767
IRR 46992.97434
ISK 150.694751
JEP 0.849968
JMD 175.31776
JOD 0.790969
JPY 159.620416
KES 143.818862
KGS 93.984353
KHR 4531.477908
KMF 493.451312
KPW 1004.480469
KRW 1463.327682
KWD 0.340524
KYD 0.929992
KZT 535.268217
LAK 24641.391954
LBP 99933.090094
LKR 333.202703
LRD 215.934567
LSL 19.164119
LTL 3.295524
LVL 0.675112
LYD 5.292819
MAD 10.82424
MDL 19.434559
MGA 5053.234739
MKD 61.50682
MMK 3625.017151
MNT 3792.474154
MOP 8.936178
MRU 44.086834
MUR 51.284157
MVR 17.132226
MWK 1935.024033
MXN 21.851783
MYR 4.603861
MZN 71.313627
NAD 19.164119
NGN 1845.064259
NIO 41.06308
NOK 11.758132
NPR 149.409137
NZD 1.765342
OMR 0.429643
PAB 1.11591
PEN 4.159186
PGK 4.437172
PHP 62.424011
PKR 309.76766
PLN 4.274735
PYG 8710.41086
QAR 4.068624
RON 4.976619
RSD 117.084607
RUB 103.620102
RWF 1508.799964
SAR 4.186506
SBD 9.26658
SCR 15.201181
SDG 671.32825
SEK 11.272549
SGD 1.430638
SHP 0.849968
SLE 25.499649
SLL 23403.845888
SOS 637.774347
SRD 34.089298
STD 23100.811964
SVC 9.763977
SYP 2804.209821
SZL 19.158222
THB 36.140071
TJS 11.873652
TMT 3.917476
TND 3.37361
TOP 2.613994
TRY 38.143274
TTD 7.580454
TWD 35.164672
TZS 3054.581276
UAH 45.938171
UGX 4122.615242
USD 1.11609
UYU 46.79072
UZS 14212.143861
VEF 4043095.067925
VES 41.109389
VND 27466.977684
VUV 132.50446
WST 3.122221
XAF 655.736743
XAG 0.034895
XAU 0.000419
XCD 3.016289
XDR 0.825508
XOF 655.686823
XPF 119.331742
YER 279.413201
ZAR 19.114104
ZMK 10046.147557
ZMW 29.511691
ZWL 359.380561
  • AEX

    4.0100

    915.71

    +0.44%

  • BEL20

    26.1200

    4307.3

    +0.61%

  • PX1

    31.7400

    7773.76

    +0.41%

  • ISEQ

    -52.1400

    10172.05

    -0.51%

  • OSEBX

    9.3400

    1403.2

    +0.67%

  • PSI20

    29.1200

    6800.19

    +0.43%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -31.8000

    2553.44

    -1.23%

  • N150

    22.2200

    3388.28

    +0.66%

Le "Tren de Aragua", multinationale vénézuélienne du crime
Le "Tren de Aragua", multinationale vénézuélienne du crime / Photo: Federico PARRA - AFP/Archives

Le "Tren de Aragua", multinationale vénézuélienne du crime

Extorsion, prostitution, assassinat, braquage, trafic de drogue, orpaillage, contrebande... Le gang du "Tren de Aragua" est devenu en quelques années une multinationale vénézuélienne polyvalente du crime, révèle Ronna Risquez dans un livre événement qui lui vaut des menaces de mort.

Taille du texte:

"Né dans la prison vénézuélienne de Tocoron" dans la région d'Aragua, au centre-nord du Venezuela, le gang "se compose d'environ 5.000 hommes", explique la journaliste et auteure vénézuélienne, spécialiste du crime organisé, lors d'un entretien dans les locaux de l'AFP à Caracas. Le livre est le fruit de trois ans d'enquête.

La prison de Tocoron est entièrement aux mains du Tren de Aragua, la police reste à l'extérieur. "A l'intérieur, les hommes que j'ai vus avec des armes à feu étaient des prisonniers appartenant à l'organisation. Ce sont eux qui gardent la prison mais pas pour l'Etat. La Garde nationale est à l'extérieur" et "voit que les prisonniers circulent en moto, qu'ils ont des armes...", explique-t-elle.

La prison de Tocoron est "comme un hôtel" pour "les chefs de la bande" avec piscine, zoo, salles de paris clandestins, banque, terrain de baseball, restaurant et même une discothèque branchée, le "Tokio", où se produisent des artistes connus et s'exhibent des célébrités.

Pour "entretenir toute la logistique", la population carcérale est rackettée: chaque détenu paie la "causa", environ 15 dollars par semaine, soit "3,5 millions de dollars par an", selon Mme Risquez. Ceux qui ne paient pas sont exposés à la violence, doivent dormir dehors et ne sont pas ou peu nourris.

Cet argent sert à faire fonctionner la prison et "celui qui fait que tout fonctionne est le chef de la prison, chef du Tren de Aragua" Hector Guerrero Flores dit "Niño guerrero" (enfant guerrier), explique-t-elle.

Condamné à 17 ans de prison pour des homicides et trafic de drogue, notamment, il est officiellement incarcéré mais semble pouvoir entrer et sortir de prison à sa guise, profitant parfois des plages vénézuéliennes sur un yacht, raconte Mme Risquez.

La prison lui sert de base, où il très bien protégé par une armée de détenus à sa solde.

- Au-delà des frontières -

Le Tren de Aragua est apparu en 2014, opérant dans des activités mafieuses "classiques" : enlèvements, braquages, drogue, prostitution, extorsion, selon l'auteure. Il a étendu son emprise à d'autres activités, certaines même légales, mais aussi à l'orpaillage et l'exploitation minière illégale dans un pays qui dispose parmi les plus importants gisements d'or du monde.

La bande a mis la ville de Las Claritas, dans la région de Bolivar (sud-est) sous coupes réglées, contrôlant tous les aspect de la vie quotidienne, des commerces aux services de santé.

Au total selon Mme Risquez, le groupe génèrerait toutes activités confondues quelque 15 millions de dollars de revenus par an.

Mais, le gang a aussi "profité" de la crise sans précédent que connait le Venezuela depuis 2013 pour dépasser les frontières et s'installer dans au moins "huit autres pays d'Amérique latine".

"Parmi ces 7 millions de Vénézuéliens qui ont quitté le pays, il y a des membres de groupes criminels qui n'avaient plus personne à kidnapper, à voler... Le gang a identifié une opportunité commerciale criminelle dans cette immigration", explique-t-elle.

Le Tren de Aragua s'est emparé du business des passeurs, appelés "coyotes" en Amérique latine, et exploite des réseaux de prostitution de Vénézuéliennes au Pérou, en Equateur ou au Chili.

Ils ont également recruté de nouveaux membres, en situation précaires, sur les routes migratoires devenues un vecteur d'expansion important.

"Au Chili, ils ont constaté qu'il n'y avait pas d'autre groupe armé capable de les concurrencer. Ils sont désormais en force du Nord au Sud, selon les autorités chiliennes elles-mêmes", dit-elle.

Au Brésil, le gang a notamment fondé une "alliance avec le principal groupe armé, le PCC" (Premier commando de la capitale, lui aussi créé dans une prison) autour de la vente d'armes et de la prostitution.

"Il est impossible de lire le livre sans se demander comment le développement d'une telle organisation est possible sans la complicité de l'Etat vénézuélien", écrit en couverture l'éditeur Sergio Dabhar, obligé d'imprimer le livre en catimini pour ne pas exposer ceux qui le fabriquent. Il mène des tractations pour la traduction de l'ouvrage dans d'autres langues.

Ronna Risquez, elle, a reçu des menaces de mort avant même la publication.

Outre celui pour sa vie, "le livre présente différents risques pour l'auteure", souligne l'ancien procureur général de la Cour pénale internationale Luis Moreno Ocampo. Il met en garde contre le fait que "son effort soit ignoré", "que le livre ne soit pas utilisé pour affronter le problème".

"Notre défi c'est de transformer ce livre en levier de changement", dit-il.

L.Rossi--NZN