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Emmanuel Macron a appelé les Français à "rester extrêmement vigilants" ces prochains jours après le passage de la tempête Ciaran, qui a coûté la vie à au moins deux personnes en France et laissé des dégâts qui mettront plusieurs jours à se résorber.
"On a d'autres événements qui arrivent, qui sont plus légers. Il faut rester très vigilant parce qu'on a des structures qui demeurent fragiles", a déclaré le président de la République depuis la Bretagne.
"On a un combat, qui est de rétablir au plus vite la vie normale", a-t-il aussi affirmé lors de son déplacement à Plougastel-Daoulas (Finistère), visant notamment un rétablissement de l'électricité dans 90% des foyers touchés d'ici à lundi.
Un objectif qui pourrait être compliqué par une nouvelle dépression attendue samedi soir, baptisée Domingos, a indiqué Météo-France qui s'attend à "un nouveau fort coup de vent sur la façade atlantique", avec "des rafales de 120 km/h sur les côtes".
La tempête Ciaran a laissé dans son sillage de gros dégâts notamment sur les réseaux de transports et d'électricité. A 18H00, 325.000 clients étaient toujours privés de courant, essentiellement en Bretagne et Normandie, selon Enedis.
- "Catastrophe naturelle" -
Emmanuel Macron a promis l'état de "catastrophe naturelle" et la "calamité agricole", "partout où on pourra le faire" et salué l'organisation des secours, qui "a permis de sauver beaucoup de vies", estimant que cet événement avait été "bien géré".
"C'est vraiment le fruit d'un apprentissage collectif des tempêtes de 1999 (qui avaient fait 92 morts en France), des instruments qu'on a ensuite bâtis, des investissements qu'on a faits sur Météo-France", a-t-il souligné.
La Bretagne a été touchée par des vents record, jusqu'à 207 km/h à la pointe du Raz, qui ont arraché arbres, toitures et lignes électriques.
A 16H00 vendredi, seul le Pas-de-Calais restait classé en vigilance orange, pour les crues.
La Première ministre, Elisabeth Borne, qui s'est rendue dans une caserne de pompiers de Caen vendredi matin, a fait état d'un bilan "lourd" de deux morts et 47 blessés en France.
Un chauffeur routier quinquagénaire a été tué par un arbre dans l'Aisne et un septuagénaire a fait une chute mortelle à la suite des vents violents au Havre.
Une quadragénaire a également perdu la vie jeudi alors qu'elle se baignait dans la calanque de Sugiton, près de Marseille. Selon un témoin cité par la police, elle aurait été emportée par une vague, alors que la côte des Bouches-du-Rhône était placée en vigilance orange pour vagues-submersion.
- "Dégâts considérables" -
En Europe, au moins seize victimes sont à déplorer dont six en Italie. Au Portugal, c'est la forte houle provoquée par Ciaran sur l'Océan atlantique qui a provoqué la mort de trois personnes dans le naufrage d'un voilier battant pavillon danois.
Dans le Pas-de-Calais, où la Liane et la Hem ont connu des crues "exceptionnelles" selon le site Vigicrues, des villages avaient toujours les pieds dans l'eau vendredi.
En Corse, de nombreux bateaux ont été balayés jusque sur les quais à Porto, un hameau de la côte ouest de l'île.
A Coutances, en Normandie, les trottoirs du centre-ville sont encore jonchés d'ardoises tombées des toits. "On s'était préparé, mais on ne s'attendait pas à ça. Les dégâts sont considérables", a expliqué le maire-adjoint Etienne Savary.
Les effets de la tempête continuent également à perturber les transports ferroviaires, notamment en Bretagne, en Normandie ou dans les Hauts-de-France.
La circulation des TGV reprend progressivement samedi en Bretagne, a indiqué la SNCF, précisant que certaines lignes régionales ne pourront pas rouvrir avant la semaine prochaine.
Dans le Finistère, la situation "impacte pour certaines communes la distribution d'eau potable", des distributions de bouteilles d’eau seront donc "organisées par les communes", a indiqué la préfecture.
Sur 115 lycées publics en Bretagne, sept ne pourront pas rouvrir lundi à l'issue des vacances scolaires en raison des dégâts subis lors de la tempête, a indiqué la région, précisant que certains ne rouvriront que mercredi.
S'ils constituent des phénomènes naturels, les inondations, cyclones et autres sécheresses peuvent être amplifiés par le réchauffement climatique généré par les activités humaines. Les phénomènes de vagues-submersion sur les côtes risquent ainsi de devenir plus dangereux avec la montée du niveau de la mer liée à la fonte des glaces.
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