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Un accident avant même sa première course compromet la saison d'Egan Bernal, le grimpeur colombien de l'équipe Ineos, qui comptait revenir au Tour de France l'été prochain pour le gagner, trois ans après son premier succès.
Un choc à l'entraînement lundi contre l'arrière d'un autobus qui avait stoppé brusquement a fait basculer l'année du seul Colombien vainqueur du Tour.
Dans son pays, il a dû être opéré de plusieurs fractures. Plusieurs vertèbres ont été touchées, ainsi que le fémur droit et la rotule; des blessures suffisamment graves pour poser un point d'interrogation sur ses prochains mois.
Bernal "est conscient, avec de la mobilité à ses quatre membres" et montre des signes "d'une nouvelle avancée dans son évolution post-opératoire", a déclaré la clinique Universidad de la Sabana, où le cycliste a été emmené en ambulance.
Dans l'après-midi, on l'a retiré de l'intubation "sans aucune complication" et il a présenté "une excellente réponse au traitement", a ajouté la clinique dans son dernier communiqué.
"Après l'intervention sur six vertèbres, l'intégrité neurologique a été maintenue et la fonctionnalité des segments concernés a été préservée", avaient auparavant annoncé les médecins colombiens en affirmant que sa mobilité et son système nerveux n'étaient pas affectés.
Son équipe, Ineos, a pour sa part fait savoir sur Twitter mardi que le cycliste "restait en soins intensifs mais dans un état stable après avoir subi deux opérations couronnées de succès" pour "fixer sa jambe droite et stabiliser sa fracture à la vertèbre". "Nous restons focalisés sur le fait qu'Egan reçoive les meilleurs soins possibles alors qu'il entame le chemin de sa reconstruction", ajoute Ineos.
Comment Bernal récupèrera-t-il de ce coup d'arrêt à deux semaines de sa reprise de compétition, qui était programmée le 10 février au Tour de La Provence ? La nature de ses blessures a tout de même de quoi inquiéter.
En juin 2019, le Britannique Chris Froome, qui portait alors les couleurs de la formation britannique, avait subi un très grave accident, notamment une fracture d'un fémur. Près de trois ans plus tard, le quadruple vainqueur du Tour cherche toujours désespérément à retrouver le haut niveau.
Mais, rappellent volontiers les médecins, en la circonstance, chaque cas est particulier.
- Etoile éclipsée -
A 25 ans, anniversaire qu'il a fêté le 13 janvier, Bernal n'en est encore que dans la première partie d'une carrière entamée tambour battant.
Pour sa deuxième saison au plus haut niveau, il a gagné en 2019 le Tour de France, exploit qu'aucun coureur de son pays n'avait accompli avant lui, pas plus l'illustre Lucho Herrera dans les années 1980 que Nairo Quintana, 2e en 2013 et en 2015.
Grimpeur surdoué, doté d'une grande intelligence de course et habile dans l'art du placement, Bernal a gagné ensuite un autre grand tour, le Giro 2021, sans afficher de faiblesse.
Son étoile a été éclipsée, toutefois, par l'irrésistible montée en puissance des Slovènes Primoz Roglic et surtout Tadej Pogacar, qui l'ont dominé à plusieurs reprises. Principalement dans le Tour de France 2020, que Bernal a quitté avant la fin (non-partant dans la 17e étape).
Ineos, qui souhaite redevenir l'équipe numéro un du peloton, a misé sur ce grand talent en lui proposant un contrat de longue durée jusqu'à fin 2026. "Ce seront mes meilleures années et je veux passer ce temps avec cette équipe", avait alors souligné le coureur.
Cette année, la formation britannique était décidée à bâtir son équipe pour le Tour autour de lui, en l'entourant de rouleurs et de grimpeurs de haut niveau. Avec la conviction que Bernal, très respecté par ses adversaires, reste un coureur de première force, son premier atout malgré les qualités d'autres membres de son effectif déjà montés sur le podium de grands tours (Richard Carapaz, Geraint Thomas, Tao Geoghegan Hart, Richie Porte).
W.O.Ludwig--NZN