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Rétrogradé en catégorie 3, mais toujours accompagné de pluies et vents violents, l'ouragan Béryl se dirige jeudi vers les îles Caïmans et le Mexique après avoir fait au moins sept morts et causé des destructions considérables dans le sud-est des Caraïbes et au Venezuela.
Béryl, particulièrement puissant pour ce début de saison, s'est affaibli en une tempête de catégorie 3 sur une échelle de 5 pendant la nuit, avec des vents soufflant jusqu'à 200 km/h, selon le dernier bulletin du Centre américain des ouragans (NHC).
Mais le NHC prévoit qu'il soit "à ou près de l'intensité d'un ouragan majeur" lorsqu'il passera sur les îles Caïmans et a mis en garde contre "des vents forts et destructeurs et une dangereuse montée des eaux".
Béryl, le premier ouragan de la saison dans l'Atlantique, a impressionné les experts en gagnant très rapidement en intensité durant le week-end.
Selon les scientifiques, le changement climatique, en réchauffant notamment les eaux des océans qui constituent le carburant de ces tempêtes, rend plus probable leur intensification rapide et le risque d'ouragans plus puissants.
- Le Mexique se prépare -
Béryl devrait rester un ouragan jusqu'à ce qu'il touche terre sur la touristique péninsule du Yucatan, au Mexique, a prévenu le NHC.
Sur place, les autorités ont fermé des écoles, préparé une centaine d'abris pour la population et annoncé le déploiement de centaines de militaires et de techniciens des lignes électriques.
Béryl a déjà fait sept morts sur son passage. Trois décès ont été recensés au Venezuela. Au moins trois personnes ont été tuées à Grenade, ainsi qu'une personne à Saint-Vincent-et-les-Grenadine.
A la Jamaïque, dont la côte sud a été balayée par l'ouragan mercredi, plus de 400.000 personnes sont privées d'électricité.
Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, le Premier ministre jamaïcain Andrew Holness a demandé à "tous les Jamaïcains de suivre les ordres d'évacuation".
Il a "imploré" toutes les personnes vivant dans une zone propice aux inondations de se rendre "dans un abri ou un lieu plus sûr".
- Saison extraordinaire -
"Il est clair que la crise climatique pousse les catastrophes à de nouveaux niveaux record de destruction", a observé Simon Stell, le chef de l'ONU Climat, originaire de la Grenade, dans une déclaration transmise à l'AFP. Selon son cabinet, la maison de sa défunte grand-mère a été détruite et celle de ses parents gravement endommagée par le passage de l'ouragan.
Le Premier ministre de la Grenade, Dickon Mitchell, a indiqué que l'île de Carriacou était coupée du monde avec des infrastructures et habitations rasées.
Son homologue de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Ralph Gonsalves, a déclaré à la radio que "90% des habitations avaient été emportées" sur Union, une des îles de l'archipel, et prévenu que la reconstruction allait demander "un effort herculéen".
"La majeure partie du pays n'a pas d'électricité et plus de la moitié est privée d'eau pour le moment", a-t-il détaillé.
En République dominicaine, des vagues massives se sont écrasées sur le rivage de la capitale Saint-Domingue, ont rapporté des photographes de l'AFP.
Une tempête aussi puissante est extrêmement rare si tôt dans la saison des ouragans, qui s'étend de début juin à fin novembre dans l'Atlantique.
L'observatoire météorologique américain (NOAA) avait prévenu fin mai que la saison s'annonçait extraordinaire, avec la possibilité de quatre à sept ouragans de catégorie 3 ou plus.
Ces prévisions sont notamment liées au développement attendu du phénomène météorologique La Nina, ainsi qu'aux températures très élevées de l'océan Atlantique, selon la NOAA.
Les températures de l'Atlantique nord évoluent depuis plus d'un an à des niveaux de chaleur record, nettement au-dessus des annales.
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O.Pereira--NZN