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Le président élu des Etats-Unis, Donald Trump, aurait été condamné pour sa tentative présumée de renverser le résultat du scrutin en 2020 s'il n'avait pas été réélu quatre ans plus tard, affirme le procureur spécial Jack Smith dans un rapport accablant qui a provoqué mardi la fureur du futur locataire de la Maison Blanche.
"S'il n'y avait eu l'élection de M. Trump et son retour imminent à la présidence, le bureau (du procureur spécial) a estimé que les preuves étaient suffisantes pour obtenir et maintenir une condamnation lors d'un procès", indique le rapport publié mardi par les médias américains.
Le rapport rappelle que "la Constitution interdit l'inculpation et la poursuite d'un président", un principe qui "ne dépend pas de la gravité des crimes reprochés, de la solidité des preuves du gouvernement ou du bien-fondé de la poursuite".
Donald Trump, qui retournera à la Maison-Blanche le 20 janvier, avait été poursuivi dans l'enquête sur la prise d'assaut du Capitole le 6 janvier 2021 par ses partisans à Washington pour contester l'élection de Joe Biden à la présidentielle.
Jack Smith, procureur spécial nommé pour mener cette enquête, a abandonné l'affaire pénale fédérale contre le futur président après sa victoire au scrutin présidentiel de novembre 2024.
- "Dérangé" -
Peu après la publication du rapport dans la nuit de lundi à mardi, Donald Trump a réagi dans un message virulent sur sa plateforme Truth Social, qualifiant M. Smith de "dérangé".
"Jack Smith le Dérangé n'a pas été capable de poursuivre avec succès l'adversaire politique de son +patron+, Joe Biden le Corrompu. Alors il finit par écrire un énième +rapport+ basé sur des informations" qu'un groupe de "politiques corrompus et de voyous a détruites et supprimées illégalement, parce que cela montrait à quel point j'étais totalement innocent", indique le message.
"Pour vous montrer à quel point le Dérangé Jack Smith est désespéré, il a publié ses fausses conclusions à 01H00 du matin," a ajouté le président élu dans un autre message.
Le rapport de M. Smith détaille les efforts présumés de M. Trump pour persuader les élus et les dirigeants républicains au niveau de l'Etat de "changer les résultats" de l'élection de 2020.
"M. Trump a contacté des élus et des responsables d'Etat, a fait pression sur eux avec de fausses allégations de fraude électorale dans leur Etat et les a exhortés à prendre des mesures pour ignorer le décompte des voix et changer les résultats", selon le rapport, qui a été mis en ligne par le New York Times et le Washington Post.
"Il est important de noter" qu'il s'est adressé "uniquement aux élus et aux responsables d'Etat qui partageaient son affiliation politique et étaient ses partisans, et uniquement dans les Etats qu'il avait perdus", ajoute le rapport.
Par ailleurs, le texte affirme que Trump et ses co-conspirateurs avaient prévu de faire des "certificats frauduleux" d'électeurs dans sept Etats où il avait perdu: l'Arizona, la Géorgie, le Michigan, le Nevada, le Nouveau-Mexique, la Pennsylvanie et le Wisconsin.
Le bureau du procureur spécial conclut que "la conduite de Trump a violé plusieurs lois pénales fédérales".
La juge fédérale Aileen Cannon, nommée par M. Trump, a rejeté l'an dernier une affaire distincte contre lui à propos de sa gestion de documents top secrets après son départ de la Maison-Blanche, mais des accusations sont toujours en cours contre deux de ses anciens coaccusés.
Le procureur spécial Smith a quitté le Département de Justice la semaine dernière, quelques jours après avoir soumis son rapport final.
Dans une autre affaire, Donald Trump a été officiellement dispensé de peine par un juge le 10 janvier dans l'affaire des paiements cachés à une star de films X, une sanction symbolique mais historique dans le sens où elle fait de lui le premier président élu des Etats-Unis condamné au pénal.
N.Zaugg--NZN