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Des milliers de policiers belges ont rendu hommage vendredi à l'un de leurs jeunes collègues assassiné la semaine dernière à Bruxelles par un islamiste, ancien détenu fiché pour sa dangerosité, un drame qui a ému la Belgique.
A Waremme, en province de Liège (est) dont Thomas Monjoie était originaire, plus de 2.000 policiers ont formé une haie d'honneur de part et d'autre du convoi funéraire sortant du funérarium où venait de se dérouler la cérémonie d'obsèques.
Des centaines d'autres étaient appelés à observer une minute de silence à 11h00 locales (10H00 GMT) dans les commissariats du pays où les drapeaux avaient été mis en berne, selon la police de Liège qui organisait l'hommage.
Cet inspecteur de 29 ans a été mortellement blessé au cou par un coup de couteau le 10 novembre à Bruxelles, alors qu'il était au volant de son véhicule de service. Son collègue passager avait lui aussi été agressé, blessé à un bras, par le même homme criant "Allah Akbar".
L'assassin présumé, Yassine M., est un ancien détenu radicalisé en prison qui était fiché par l'organe d'analyse de la menace terroriste comme "extrémiste potentiellement violent".
Le matin des faits ce Bruxellois de 32 ans s'était rendu dans un commissariat pour évoquer sa "haine" de la police et demander une "prise en charge psychologique", selon les premiers éléments de l'enquête.
Il a été accompagné par une patrouille dans un hôpital dont il est rapidement ressorti de son plein gré sans avoir été examiné par un médecin.
Les syndicats de police et de nombreux élus, jusqu'au sein de la majorité, ont jugé incompréhensible qu'une mesure de privation de liberté n'ait pas été décidée par le parquet de Bruxelles avisé de la visite du suspect au commissariat.
Plusieurs syndicats ont demandé la démission du ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne, qui a dû longuement s'expliquer lundi au côté de sa collègue de l'Intérieur lors d'une réunion de commission convoquée en urgence au Parlement.
Vendredi, la famille de Thomas Monjoie n'avait souhaité la présence d'aucun représentant du gouvernement aux funérailles. La ministre de l'Intérieur Annelies Verlinden a participé à une autre cérémonie avec les policiers collègues de la victime à Bruxelles.
Lors des obsèques, retransmises sur grand écran à l'extérieur, le père et la compagne de la victime ont eu des mots poignants, la voix cassée par l'émotion.
"Je suis tellement fière d'avoir pu partager ma vie avec toi durant ce trop peu d'années", a déclaré la compagne.
Jeudi, la détention provisoire de Yassine M., soupçonné d'"assassinat et de tentative d'assassinat dans un contexte terroriste", a été prolongée d'un mois.
H.Roth--NZN