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Les gardes Républicains ont accueilli samedi matin à l'Elysée les invités à la cérémonie au cours de laquelle Emmanuel Macron sera de nouveau investi président avant d'entamer un second quinquennat qui reste à dessiner.
Un par un ou par groupes, les quelque 450 personnes conviées sont entrées dans la salle des fêtes du palais, où la cérémonie devait débuter à 11H.
Se sont succédé le Premier ministre Jean Castex, ses prédécesseurs Edouard Philippe, Jean-Pierre Raffarin et Manuel Valls, les ministres, de nombreux élus, essentiellement de la majorité comme François Bayrou, les responsables des corps constitués, des académies, des religions...
Les anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande ont également être accueillis dans la salle des fêtes au son du premier mouvement du Concerto pour hautbois de Haendel.
Ils côtoyaient, sous les ors du palais, des soignants, les maires de certaines communes où s'était déroulé le grand débat en 2019, des responsables d'associations, des sportifs comme le Brahim Asloum, champion olympique de boxe, des élèves d'une classe de 6e de l'Oise labellisée JO 2024. Autant d'invités du président qui rappellent les priorités affichées du nouveau quinquennat, dont une réforme de l'hôpital, encore à préciser.
Sont également présents la famille d'Emmanuel Macron, dont son épouse Brigitte et ses filles, et des amis du couple.
Pour la cérémonie, l'Elysée a respecté le protocole suivi par les présidents François Mitterrand et Jacques Chirac lors de leurs réélections, avec ses grandes étapes: réception dans la salle des fêtes, proclamation des résultats par le président du Conseil constitutionnel Laurent Fabius, discours, canonnade aux Invalides, revue des troupes dans le jardin. Sans sortie ni dans la cour d'honneur, ni sur les Champs-Elysées, ni à l'Hôtel de Ville de Paris.
Elle est retransmise en direct sur toutes les grandes chaînes et réalisée par Jérôme Revon, maître d'oeuvre de plusieurs grandes cérémonies du quinquennat et conseiller d'Emmanuel Macron pendant sa campagne. Une quinzaine de caméras ont été installées dans la cour, le palais et le jardin, "un dispositif important, comme pour un gros match de foot", a expliqué le réalisateur à l'AFP.
- Nombreux militaires -
Mais l'événement se veut moins spectaculaire que l'investiture du 14 mai 2017, lorsque des centaines de journalistes et d'invités guettaient dans la cour d'honneur, et jusque sur les toits, l'arrivée du jeune président de 39 ans sur le long tapis rouge et le départ de son prédécesseur François Hollande dans la foulée.
Cette fois, la cérémonie sera sobre, par respect du protocole mais aussi par volonté politique après la nette victoire d'Emmanuel Macron marquée néanmoins par un score record de son adversaire d'extrême droite Marine Le Pen.
Le discours du chef de l'Etat devrait rappeler les grandes orientations qu'il entend donner dans les cinq prochaines années, sans pour autant être un discours de politique générale ni aborder les sujets d'actualité, à commencer par le choix d'un nouveau Premier ministre.
"Cette cérémonie vise à instaurer une sacralité de la République. Elle s'inscrit dans un long chemin de traditions politiques et historiques dont le président est le dépositaire", a expliqué l'Elysée.
Pour l'historien Jean Garrigues, interrogé par l'AFP, elle représente "le prolongement d’un rituel quasi monarchique. Au fond c'est une sorte de sacre du monarque républicain".
A l'issue de la cérémonie, Emmanuel Macron sortira dans le parc pour passer en revue les troupes au son de la Marseillaise mais aussi du morceau "Terre et mer" du Bagad de Lann-Bihoué, déjà joué durant le quinquennat pour rendre hommage à des militaires tués en opération au Sahel.
La présence de 160 militaires "est liée au contexte de guerre en Ukraine mais aussi à la conception que se fait Emmanuel Macron de l’importance de l’armée française et au rôle du président de la République comme chef des armées", estime Jean Garrigues.
Comme le veut la tradition, dont les origines remontent au Moyen Âge, 21 coups de canon seront tirés depuis les Invalides.
Cette investiture ne marque pas le début du nouveau quinquennat: il faudra officiellement attendre la fin du premier, le soir du vendredi 13 mai à minuit.
La nomination du nouveau Premier ministre, objet de toutes les supputations depuis plusieurs jours, n'interviendra qu'après cette date. D'ici là, "le gouvernement est à la tâche pour agir, protéger les Français, prendre toutes les décisions nécessaires, et le temps des décisions individuelles et des nominations n'est pas venu", a affirmé mercredi le porte-parole Gabriel Attal, rapportant des propos du chef de l'Etat.
R.Bernasconi--NZN