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Trois jours après son décès dans son château écossais de Balmoral, la reine Elizabeth II entame dimanche son dernier voyage : son cercueil quitte Balmoral pour Edimbourg, avant son retour solennel mardi à Londres pour ses funérailles d'Etat le 19 septembre.
Le corbillard royal doit quitter Balmoral, la résidence où la monarque aimait tant passer l'été, à 10H00 (9H00 GMT) par la route, pour arriver à Edimbourg, la capitale écossaise, aux alentours de 16H00 (15H00 GMT) après un voyage de près de 300 kilomètres.
Une foule nombreuse est attendue sur le parcours du convoi funéraire, pour saluer une dernière fois celle qui avait régné 70 ans et 7 mois, présence familière et rassurante, mais toujours mystérieuse, ayant traversé imperturbable les époques et les crises.
Le corbillard fera d'abord étape à Ballater, le village tout proche du château, puis à Aberdeen et Dundee avant de rejoindre Edimbourg.
Le cercueil y passera la nuit dans la salle du trône d'Holyroodhouse, résidence royale officielle en Ecosse.
- "La vie sans Mamie" -
Samedi, le palais de Buckingham a confirmé que les funérailles nationales auraient lieu le 19 septembre à l'Abbaye de Westminster à Londres, haut lieu des mariages, couronnements et enterrements royaux depuis près d'un millénaire.
C'est là que celle qui n'était encore que la princesse Elizabeth avait épousé en novembre 1947 à 21 ans Philip Mountbatten. C'est là qu'elle y avait été couronnée le 2 juin 1953.
Des dignitaires du monde entier y sont attendus pour les funérailles, dont le président américain Joe Biden.
Des dizaines de milliers de personnes devraient aussi lui rendre un dernier hommage au palais de Westminster, où son cercueil reposera du 14 au 19 septembre, avant les funérailles qui commenceront à 10H00 GMT le 19, journée fériée au Royaume-Uni.
Son petit-fils William, désormais héritier du trône et devenu Prince de Galles, lui a rendu un hommage émouvant samedi.
"Elle était à mes côtés dans mes moments les plus heureux. Et elle était à mes côtés pendant les jours les plus tristes de ma vie. Je savais que ce jour allait venir, mais il va me falloir du temps pour m'habituer à la réalité de la vie sans Mamie", a-t-il déclaré dans un communiqué.
"Ma grand-mère a dit que le chagrin était le prix à payer pour l'amour. Toute la tristesse que nous ressentirons dans les semaines à venir témoignera de l'amour que nous portions à notre reine extraordinaire. J'honorerai sa mémoire en soutenant mon père, le roi, de toutes les manières possibles".
- William, Harry et leurs épouses -
Le prince a ensuite créé la surprise en allant avec son épouse Kate, mais aussi son frère Harry et son épouse Meghan admirer les fleurs déposées devant le château de Windsor en hommage à Elizabeth II.
Les deux couples sont notoirement en froid, Harry et Meghan désormais installés en Californie. Ils n'avaient pas été vus ensemble en public depuis plus de deux ans et leur bain de foule a été accueilli par des applaudissements.
"All 4 One", a décidé de titrer le tabloïd The Sun pour son édition de dimanche, avec en première page une image du quatuor, également en Une de tous les sites des médias britanniques samedi soir.
Les enfants de Charles III ont ainsi quasiment éclipsé leur père, fils héritier de la reine, qui avait dans la matinée été proclamé roi, selon un cérémonial centenaire, télévisé pour la première fois, après être devenu automatiquement roi jeudi à l'annonce du décès.
"Le prince Charles Philip Arthur George est maintenant, par la mort de notre dame souveraine d'heureuse mémoire, devenu notre Charles III... Que Dieu garde le Roi", a proclamé le conseil d'Accession, assemblée protocolaire réunie au palais Saint James. Dans l'assistance figuraient, outre la Première ministre Liz Truss, ses six prédécesseurs, de John Major, 79 ans, à Boris Johnson.
Le roi a promis de marcher sur les traces de sa mère, à laquelle il a de nouveau rendu hommage.
"Le règne de ma mère a été inégalé dans sa durée, son dévouement et sa dévotion (...). Je suis profondément conscient de ce grand héritage, des devoirs et des lourdes responsabilités de la souveraineté, qui me sont désormais transmis", a déclaré Charles III.
De plus en plus frêle ces derniers mois, la reine a consacré sa vie à la monarchie. Mardi, elle travaillait encore, recevant en audience le Premier ministre démissionnaire Boris Johnson, et la nouvelle Première ministre Liz Truss, à laquelle elle avait demandé de créer un nouveau gouvernement.
La monarque était cependant restée à Balmoral pour ces audiences, trop faible pour voyager.
A Edimbourg, autour de Holyroodhouse, les préparatifs allaient bon train samedi pour accueillir la monarque défunte.
Tout le long du Royal Mile, et autour de la cathédrale Saint-Gilles, qui accueillera lundi le cercueil de la reine, des barrières ont été disposées.
Des estrades ont été installées, qui accueilleront les caméras immortalisant la procession.
Laura Burns, 49 ans, assistante d'éducation est venue voir les préparatifs avec ses fils. "J'ai dit aux garçons que nous étions en train de vivre l'histoire. Et comme nous sommes ici, nous avons voulu descendre là où elle va passer, sur la route de son repos final", dit-elle à l'AFP.
"Elle m'a beaucoup rappelé ma propre grand-mère par sa force. Elle nous manquera cruellement, mais la vie continue. Et je crois que Charles III et son épouse la reine consort, Camilla, feront un travail formidable, car c'est un travail, et c'est un travail pour la vie".
N.Fischer--NZN