Zürcher Nachrichten - Dans l'Argentine en récession, le sacrifice des bijoux de famille

EUR -
AED 3.763095
AFN 72.847362
ALL 97.691002
AMD 406.577771
ANG 1.846413
AOA 934.378338
ARS 1062.199437
AUD 1.666958
AWG 1.846728
AZN 1.745781
BAM 1.944917
BBD 2.068587
BDT 124.969518
BGN 1.955852
BHD 0.386216
BIF 3030.649176
BMD 1.024537
BND 1.401169
BOB 7.078943
BRL 6.261566
BSD 1.024547
BTN 88.17053
BWP 14.419442
BYN 3.352801
BYR 20080.929875
BZD 2.057946
CAD 1.47808
CDF 2940.422245
CHF 0.939112
CLF 0.037481
CLP 1034.209276
CNY 7.512628
CNH 7.542955
COP 4447.772287
CRC 517.146705
CUC 1.024537
CUP 27.150237
CVE 109.653046
CZK 25.067152
DJF 182.081161
DKK 7.460921
DOP 62.892995
DZD 139.354705
EGP 51.797328
ERN 15.368059
ETB 128.559389
FJD 2.396089
FKP 0.811415
GBP 0.839073
GEL 2.894359
GGP 0.811415
GHS 15.111623
GIP 0.811415
GMD 73.258358
GNF 8858.346975
GTQ 7.905687
GYD 214.347364
HKD 7.978738
HNL 26.055243
HRK 7.348909
HTG 133.840246
HUF 413.22767
IDR 16671.269946
ILS 3.775025
IMP 0.811415
INR 88.293441
IQD 1342.095151
IRR 43120.214937
ISK 144.706035
JEP 0.811415
JMD 160.641138
JOD 0.726811
JPY 161.56444
KES 132.606249
KGS 89.135099
KHR 4141.151692
KMF 489.78042
KPW 922.082942
KRW 1509.789204
KWD 0.316074
KYD 0.853789
KZT 540.69677
LAK 22354.660837
LBP 91744.90846
LKR 301.775842
LRD 191.582964
LSL 19.469867
LTL 3.025193
LVL 0.619733
LYD 5.063863
MAD 10.296338
MDL 19.148351
MGA 4851.233898
MKD 61.537537
MMK 3327.656986
MNT 3481.377403
MOP 8.21577
MRU 40.885228
MUR 47.979467
MVR 15.781704
MWK 1776.498383
MXN 21.229133
MYR 4.606836
MZN 65.47175
NAD 19.471568
NGN 1589.539175
NIO 37.699056
NOK 11.752984
NPR 141.071964
NZD 1.843737
OMR 0.394437
PAB 1.024547
PEN 3.85493
PGK 4.107079
PHP 60.129105
PKR 285.308046
PLN 4.265169
PYG 8044.614802
QAR 3.734802
RON 4.975976
RSD 117.086684
RUB 104.24571
RWF 1425.136977
SAR 3.84603
SBD 8.6465
SCR 14.617389
SDG 615.747228
SEK 11.487481
SGD 1.404943
SHP 0.811415
SLE 23.308602
SLL 21484.036726
SOS 585.469741
SRD 35.966419
STD 21205.852305
SVC 8.963756
SYP 2574.180797
SZL 19.46759
THB 35.557628
TJS 11.17743
TMT 3.58588
TND 3.2884
TOP 2.399573
TRY 36.292904
TTD 6.954629
TWD 33.88811
TZS 2564.892132
UAH 43.32342
UGX 3788.099614
USD 1.024537
UYU 44.730368
UZS 13273.920592
VES 55.13187
VND 25992.509742
VUV 121.635113
WST 2.830579
XAF 652.357695
XAG 0.033707
XAU 0.00038
XCD 2.768864
XDR 0.788947
XOF 652.316537
XPF 119.331742
YER 255.366279
ZAR 19.574885
ZMK 9222.068266
ZMW 28.301848
ZWL 329.900573
  • AEX

    -5.5500

    890.3

    -0.62%

  • BEL20

    -67.9700

    4233.93

    -1.58%

  • PX1

    -59.1700

    7431.04

    -0.79%

  • ISEQ

    -89.2900

    9616.17

    -0.92%

  • OSEBX

    6.9200

    1479.81

    +0.47%

  • PSI20

    -97.8900

    6299.98

    -1.53%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -5.1600

    3219.73

    -0.16%

  • N150

    -27.4700

    3282.33

    -0.83%

Dans l'Argentine en récession, le sacrifice des bijoux de famille
Dans l'Argentine en récession, le sacrifice des bijoux de famille / Photo: Juan Mabromata - AFP

Dans l'Argentine en récession, le sacrifice des bijoux de famille

Dans une Argentine en récession, à l'activité anémiée, un négoce fleurit: la vente de la montre du grand-père ou de l'alliance de la bisaïeule. Une liquidation de bijoux de famille de plus en plus nécessaire pour boucler les fins de mois.

Taille du texte:

"Quand les dettes vous étranglent, l'affect est mis de côté", assure Mariana, dans une boutique de prêteur sur gage du quartier commerçant de Once, qui ne veut pas mentionner le montant reçu en échange de sa montre, cadeau de son grand-père à son père pour sa fin d'études.

Mariana - qui ne souhaite pas donner son nom - confie à l'AFP qu'à 63 ans sa retraite d'employée de l'administration judiciaire ne suffit plus à couvrir ses dépenses, dans un contexte d'inflation à 72% depuis le début de l'année et de 276% sur douze mois.

L'argent de la montre, explique-t-elle, servira à payer des "dépenses courantes et plusieurs arriérés de la mutuelle santé".

A la mi-journée, à un carrefour de Once, le contraste est saisissant: un magasin de chaussures est vide, tandis que les salles d'attente de boutiques de rachat de bijoux sont pleines. "On rachète de l'or", disent leurs enseignes, en grandes lettres dorées.

- Trois fois plus de transactions -

A "El Tasador", l'une des plus connues, une dizaine de clients patientent dans un salon vaguement Art déco.

Si l'évaluation est concluante, ils repartiront, "en el acto" (sur le champ), avec la valeur de leur bijou en liquide, promet la boutique, qui en 50 ans d'activité s'enorgueillit de garantir "intimité et sécurité" à ses clients, de plus en plus nombreux.

Actuellement, El Tasador réalise environ 300 transactions par jour, le triple de l'an dernier.

"Tout récemment, il y a eu énormément de gens, je crois à cause de ce que traverse le pays. Des gens qui détenaient des pièces qu'ils n'avaient peut-être pas prévu de vendre, mais qui décident de le faire, car ils n'arrivent plus à joindre les deux bouts", dit à l'AFP Natalia, une des quatre expertes de la boutique, qui ne donne pas son nom "pour raisons de sécurité".

"On a augmenté capacité et horaires, parce que les gens s'entassaient et on ne pouvait pas suivre", ajoute-t-elle.

Alimentent cette tendance des émissions télé ou des vidéos sur Youtube, aux noms évocateurs -"El valor de tus sueños" (la valeur de tes rêves)- à mi-chemin entre téléréalité et clips de promotion.

Mais plus que tout, c'est la fonte du pouvoir d'achat, étranglé par l'inflation chronique et une brutale dévaluation du peso en décembre, qui a poussé certains Argentins ces derniers mois à vider leurs économies cachées "sous le matelas", selon l'expression populaire. Et à présent, à liquider leurs bijoux.

- Un amer "âge d'or" -

"La situation est compliquée, la vie en Argentine est super chère", gémit Daniel, comptable au chômage de 56 ans, qui écume les échoppes plus modestes, pour revendre un petit porte-clef en argent. Il est effaré qu'on lui en propose à peine plus qu'un ticket de métro (60 centimes d'euro).

Le pic des reventes, "c'est la fin de mois, le temps des factures", note Carlos, gérant d'une échoppe de bijouterie, lui aussi sous couvert d'anonymat.

"Le classique, c'est l'alliance, mais ils apportent aussi des bijoux victoriens, de la Belle époque, venant de grands-parents ou d'arrière-arrière-grands-parents, des pièces uniques", relève Natalia.

Malgré une pauvreté qui touche officiellement 42% de la population, il n'est pas rare en Argentine que les foyers modestes détiennent des bijoux en or.

"Dans les années 70, davantage de gens avaient accès à l'or, n'importe qui pouvait porter une bague, les hommes des boutons de manchette ou des pinces à cravate en or, on offrait aux filles une montre en or pour leurs 15 ans", rappelle l'évaluatrice.

Depuis longtemps, on ne porte plus ces bijoux dans la rue, pour raisons de sécurité. Par contre, ils se vendent.

"L'or s'est toujours vendu, médite Natalia. Ce qui a changé, c'est le +pourquoi+. Avant c'était pour financer un projet, une rénovation, une voiture, une fête... Aujourd'hui, c'est parce que +je n'arrive pas à boucler les mois+, +les factures ont augmenté+ ou +je me retrouve sans travail+".

Ch.Siegenthaler--NZN