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Le président et les blagues sont revenus, et les masques sont partis, pour le retour du dîner de gala des correspondants de la Maison Blanche samedi soir à Washington, où Joe Biden a fait de l'humour tout en pointant la Russie.
"Je suis très heureux d'être ici ce soir avec le seul groupe d'Américains dont la cote de popularité est inférieure à la mienne", a d'abord lancé le démocrate en ouverture de son discours.
Et pour railler son prédécesseur républicain Donald Trump, qui ne s'est jamais présenté à cette soirée, il a observé que les dernières années avaient été difficiles: "Nous avons eu une horrible peste suivie de deux années de Covid".
Joe Biden a ensuite adopté un ton plus sérieux, en rendant hommage aux journalistes couvrant la guerre en Ukraine et en alertant sur "le poison qui se diffuse dans notre démocratie (...) avec la désinformation qui augmente fortement".
"Vous, la presse libre, êtes plus importants que vous ne l'avez jamais été pendant le dernier siècle", a-t-il souligné.
Et pour passer la parole au maître de cérémonie, l'humoriste Trevor Noah, il a lancé: "Trevor, la très bonne nouvelle, c'est que maintenant vous allez pouvoir charrier le président des Etats-Unis". "Et contrairement à ce qui se passe à Moscou, vous n'irez pas en prison", a-t-il ajouté.
L'humoriste a commencé en se disant honoré d'être le maître de cérémonie de "l'événement supercontagieux le plus distingué de la nation". Une référence au fait que le gala se faisait sans masque, même si la vaccination y était requise.
- Bonne figure -
Joe Biden, 79 ans, n'en portait pas, mais il n'a pas assisté au repas, par précaution. Sa vice-présidente Kamala Harris avait été testée positive au coronavirus la semaine passée.
Les journalistes "ont été si durs avec vous, ce que je ne comprends pas", a lancé Trevor Noah à l'attention du chef de l'Etat. "Depuis que vous êtes au pouvoir, les choses vont vers le haut - vous savez, le gaz est en hausse, le loyer est en hausse, la nourriture est en hausse. Tout".
M. Biden a ri, faisant bonne figure et tâchant de se distinguer au maximum de Donald Trump, unique président depuis 1980 à avoir séché la traditionnelle soirée qui remonte à 1924, organisée par l'association des journalistes accrédités à la Maison Blanche (WHCA).
L'élite politico-médiatique de Washington a bien en tête le souvenir des années Obama, notamment en 2011, quand il avait ciblé Donald Trump pour son goût des théories complotistes.
Une fois arrivé au pouvoir, le président républicain avait boudé chacune de ces soirées de gala, lui qui attaquait régulièrement les journalistes, "les ennemis du peuple". Lors de la dernière édition, en 2019, ni président ni humoriste n'était présent.
Ce dîner télévisé était de retour samedi soir dans la capitale américaine après la pandémie et les années Trump, quand l'autodérision du président et le soutien à la presse n'étaient pas vraiment à la mode.
Environ 2.600 personnes en tenue de soirée, des journalistes et leurs invités, y ont assisté au Washington Hilton.
A.Senn--NZN