Zürcher Nachrichten - A Libourne, la copie d'une toile d'un grand maître italien qui n'en était pas une

EUR -
AED 4.011413
AFN 77.053749
ALL 99.616368
AMD 427.874201
ANG 1.967185
AOA 996.122496
ARS 1160.278962
AUD 1.726616
AWG 1.96603
AZN 1.861143
BAM 1.959036
BBD 2.203719
BDT 132.611761
BGN 1.963049
BHD 0.411817
BIF 3234.245901
BMD 1.092239
BND 1.456833
BOB 7.542666
BRL 6.274482
BSD 1.091443
BTN 94.875451
BWP 14.870972
BYN 3.571836
BYR 21407.887117
BZD 2.192462
CAD 1.57146
CDF 3141.280158
CHF 0.964212
CLF 0.026479
CLP 1016.099581
CNY 7.905464
CNH 7.90727
COP 4475.012975
CRC 545.275714
CUC 1.092239
CUP 28.944337
CVE 110.447435
CZK 25.119866
DJF 194.113169
DKK 7.491017
DOP 68.63022
DZD 145.968206
EGP 55.123452
ERN 16.383587
ETB 143.365033
FJD 2.502364
FKP 0.843786
GBP 0.843949
GEL 3.031007
GGP 0.843786
GHS 16.91841
GIP 0.843786
GMD 78.641606
GNF 9438.071154
GTQ 8.414514
GYD 228.363479
HKD 8.492324
HNL 27.915132
HRK 7.564634
HTG 143.139883
HUF 400.884954
IDR 17834.080656
ILS 3.983118
IMP 0.843786
INR 94.96845
IQD 1429.91427
IRR 45983.268121
ISK 146.862896
JEP 0.843786
JMD 170.932343
JOD 0.774441
JPY 162.360299
KES 141.390776
KGS 95.516732
KHR 4373.303815
KMF 493.528674
KPW 983.132615
KRW 1584.93771
KWD 0.336487
KYD 0.909627
KZT 547.033596
LAK 23644.488445
LBP 97799.128834
LKR 323.509924
LRD 218.297575
LSL 19.859185
LTL 3.225099
LVL 0.660685
LYD 5.254125
MAD 10.563452
MDL 19.423617
MGA 5089.499927
MKD 61.742019
MMK 2292.372659
MNT 3793.456291
MOP 8.737973
MRU 43.375043
MUR 49.31501
MVR 16.831818
MWK 1892.678273
MXN 21.766692
MYR 4.856646
MZN 69.798154
NAD 19.859731
NGN 1697.088818
NIO 40.165793
NOK 11.747638
NPR 151.799129
NZD 1.902479
OMR 0.420672
PAB 1.091523
PEN 4.003859
PGK 4.486411
PHP 62.609374
PKR 305.746026
PLN 4.196843
PYG 8666.632759
QAR 3.978208
RON 4.996234
RSD 117.590873
RUB 93.050975
RWF 1533.281777
SAR 4.096518
SBD 9.186986
SCR 15.646844
SDG 656.436093
SEK 11.063744
SGD 1.460983
SHP 0.858328
SLE 24.936225
SLL 22903.7098
SOS 623.856176
SRD 39.669075
STD 22607.144948
SVC 9.550338
SYP 14201.277501
SZL 19.866178
THB 36.645026
TJS 11.897479
TMT 3.833759
TND 3.372139
TOP 2.558137
TRY 39.847946
TTD 7.410902
TWD 35.979491
TZS 2905.356475
UAH 45.277188
UGX 4000.388007
USD 1.092239
UYU 46.517902
UZS 14138.353448
VES 70.007472
VND 27868.481622
VUV 134.606667
WST 3.022638
XAF 657.05434
XAG 0.03233
XAU 0.000366
XCD 2.951831
XDR 0.821906
XOF 657.042289
XPF 119.331742
YER 269.510404
ZAR 19.878589
ZMK 9831.466852
ZMW 31.244467
ZWL 351.700557
  • AEX

    7.6300

    905.63

    +0.85%

  • BEL20

    45.8300

    4410.12

    +1.05%

  • PX1

    89.7100

    8028.28

    +1.13%

  • ISEQ

    180.6700

    10934.67

    +1.68%

  • OSEBX

    11.2000

    1504.51

    +0.75%

  • PSI20

    49.0700

    6771.09

    +0.73%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    71.9400

    2786.66

    +2.65%

  • N150

    56.9000

    3484.74

    +1.66%

A Libourne, la copie d'une toile d'un grand maître italien qui n'en était pas une
A Libourne, la copie d'une toile d'un grand maître italien qui n'en était pas une / Photo: Christophe ARCHAMBAULT - AFP

A Libourne, la copie d'une toile d'un grand maître italien qui n'en était pas une

"Une redécouverte exceptionnelle!" Dormant dans les sous-sols du musée de Libourne (Gironde) depuis des décennies, une toile considérée jusque-là comme une simple copie tardive d'un Guido Reni, pourrait bien être un original du peintre baroque italien du XVIIe siècle.

Taille du texte:

"Les rebondissements font partie de nos métiers, du off, de ce que le public ne voit pas. Mais des rebondissements de cette sorte, c'est unique dans une vie", s'enthousiasme Caroline Fillon, la directrice du Musée des Beaux-Arts de Libourne qui a pris le pari de partager cette "enquête policière" avec le grand public.

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, cette petite ville à l'est de Bordeaux reçoit, pour son musée, un legs de la veuve d'un député: une toile de 2x3 m, présentée comme une copie du XIXe siècle de la scène "Atalante et Hippomène" de Guido Reni (Bologne, 1575-1642).

Il existe trois versions reconnues de ce tableau: au Prado à Madrid, au musée Capodimonte à Naples et auprès d'un particulier à Bologne.

Fin 2022, dans les réserves du musée de Libourne où dorment quelque 4.500 œuvres, la plupart provenant de la collection royale du Louvre, "l'attention des équipes se porte sur un tableau qui n'avait jamais été exposé", souligne Mme Fillon.

- "Surprise" -

Sous un film protecteur, on devine tout juste l'oeuvre, sans détails. Il est alors décidé d'en retirer une petite partie.

"On tombe sur la main gauche d'Atalante qui tient une pomme d'or. Et là, on se dit que cette main, avec ce volume, cette carnation, elle est magnifique", se souvient la directrice du musée.

Une restauratrice indépendante, Sophie Jarrosson, a immédiatement un doute sur la datation XIXe siècle. Notamment à cause du tissage sergé de la toile, "tout à fait caractéristique d'un XVIIe siècle", explique-t-elle.

Interpellé par la découverte, le Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF) à Paris, habilité à prendre en charge les collections des institutions bénéficiant de l'appellation "Musée de France", accepte d'étudier le tableau pendant six mois, de juillet à décembre 2024.

Dans cet "hôpital des œuvres" regroupant toute sorte de spécialistes, la toile passe par tous les services, de la radiographie, à la réflectographie infrarouge ou encore la cartographie de fluorescence X. Des prélèvements sont aussi effectués.

"Les premières analyses confirment qu'il ne s'agit pas d'une copie peinte au XIXe. C'est déjà une très bonne surprise", indique à l'AFP Matthieu Dussauge, conseiller pour les musées à la DRAC.

- Des peintres "businessmen" -

En attendant d'autres résultats, le tableau est retourné à Libourne, où Mme Jarrosson poursuit un minutieux travail de restauration, accessible au public du 18 mars au 15 juin.

Scalpel à la main, elle gratte une fine couche de résidu de cire, pour tenter de retrouver les couleurs originales de cette toile représentant le jeune Hippomène battre Atalante à la course grâce à une ruse: il jette sur son chemin des pommes d'or, confiées par la déesse Aphrodite, que la jeune femme s'empresse de ramasser.

"Regardez la ligne, là, de la jambe, est un +repentir+. Et en dessous du gros orteil, pareil. En tout, il y a une dizaine de ces +repentirs+, signe de changements de composition. Ce sont des choix qu'on ne fait qu'à la création d'une œuvre, pas à la copie", explique la spécialiste qui a notamment travaillé pour la restauration de Notre-Dame-de-Paris.

A l'époque de Guido Reni, qui était l'un des artistes les plus recherchés des cours européennes du XVIIe siècle, il était courant que coexistent plusieurs versions d'une même oeuvre. "Les peintres étaient aussi des businessmen, c'est comme ça qu'ils gagnaient leur vie", explique Mme Jarrosson.

"Ce vers quoi on s'oriente aujourd'hui c'est qu'il s'agit bien d'un tableau sorti de son atelier" où quelque 200 élèves collaborateurs travaillaient pour lui, en reproduisant des tableaux à succès, affirme Matthieu Gilles, responsable de la filière peinture au C2RMF.

Est-ce la toile vendue à Paris en 1867 par le Marquis de Salamanca, homme politique et entrepreneur espagnol, puis perdue de vue? Et si le tableau s'avérait être de la main du grand peintre baroque lui-même, pourrait-il avoir précédé toutes les autres versions connues?

"L'enquête" menée par un comité scientifique (composé de membres du musée, du C2RMF, de la DRAC et de spécialistes du peintre ou de la période) se poursuit, "mais tout concourt à dire qu'on a fait une découverte fabuleuse", savoure la directrice du musée de Libourne.

A.Weber--NZN