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Fayard va perdre quatre auteurs phares dont l'essayiste et romancier Jacques Attali, mécontents du renouvellement de la direction de la maison d'édition, ont annoncé ces différents auteurs vendredi.
Les trois autres sont les journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme, auteurs d'enquêtes remarquées sur le monde politique et des affaires judiciaires qui l'ont agité, et le journaliste Victor Castanet, auteur d'une enquête sur les Ehpad du groupe Orpea, "Les Fossoyeurs".
Ces départs interviennent alors que la maison mère des éditions Fayard, Hachette, est en train de passer sous le contrôle de Vivendi, le groupe du milliardaire Vincent Bolloré.
Le départ de ces quatre auteurs fait suite à celui de l'autrice qui réalise de loin les plus grandes ventes chez Fayard, la romancière Virginie Grimaldi. Elle l'avait annoncé mardi.
M. Attali, qui a publié fin avril "Le Livre de raison", une saga familiale, a indiqué à l'AFP qu'il comptait suivre l'éditrice Sophie de Closets, dont le départ avait été annoncé en mars.
"Je la suivrai, où qu'elle aille", a-t-il déclaré. "Je ne fais pas de procès d'intention à Isabelle Saporta [qui lui succède], quelqu'un de tout à fait respectable. Mais le fait est que Sophie de Closets n'est pas partie de son plein gré de Fayard".
Contacté par l'AFP, M. Lhomme a déploré l'orientation prise par la maison qui avait publié "Le Traître et le Néant", livre sur Emmanuel Macron, en octobre.
"Notre indépendance éditoriale, qui nous est si chère et a toujours été totale, est clairement menacée", a-t-il écrit avec Gérard Davet dans une lettre recommandée à Mme Saporta.
"Nous regrettons son manque de considération pour le travail de celle qui l'a précédée à la tête de Fayard, Sophie de Closets, qui est non seulement discourtois mais très malavisé, puisque Sophie est la meilleure éditrice de Paris", a déclaré M. Lhomme à l'AFP.
M. Castanet est sur le même ligne. Avec d'autres auteurs, a-t-il écrit à l'AFP, "nous pensons notre liberté éditoriale menacée".
Sur le site internet de L'Obs jeudi, Mme Saporta s'est défendue face à cette crainte. "L'indépendance est mon honneur, et c'est surtout une exigence essentielle de nos auteurs", a-t-elle déclaré.
O.Pereira--NZN