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La Bourse de Paris a fortement rebondi de 3,55% vendredi, pariant sur l'absence de sanctions économiques majeures contre la Russie et profitant d'achats à bas prix au lendemain d'un chute provoquée par l'invasion russe de l'Ukraine.
L'indice vedette CAC 40 est monté de 231,38 points à 6.752,43 points, effaçant quasiment toutes ses pertes de la veille où il avait reculé de 3,83%.
"Le marché se cherche", après la vente massive d'hier, certains gestionnaires ont repris des positions dès ce vendredi, explique le responsable actions européennes chez Axa IM, Gilles Guibout. Il n'est cependant "pas sûr que le rebond d'aujourd'hui soit le signe que tout est derrière nous".
Les forces ukrainiennes combattaient des militaires russes dans la capitale Kiev vendredi, au deuxième jour d'une invasion déclenchée par Vladimir Poutine qui, faisant fi des sanctions occidentales, a appelé l'armée ukrainienne à prendre le pouvoir.
Fait rassurant pour le marché, la Russie n'a pas encore été exclue du système bancaire Swift, "c'est une preuve de la volonté des Européens de pouvoir continuer à acheter du gaz russe", explique Gilles Guibout.
En conséquence, après leur flambée de la veille, les matières premières, comme le pétrole, le gaz et le blé, reculaient vendredi.
Les marchés saluaient également les prémices d'une éventuelle discussion entre la Russie et l'Ukraine. Vladimir Poutine serait en effet prêt à envoyer une délégation à Minsk, au Bélarus, pour des pourparlers avec l'Ukraine, selon les agences russes, chose systématiquement refusée par le Kremlin jusqu'ici. Peu après, Vladimir Poutine a néanmoins appelé l'armée ukrainienne à "prendre le pouvoir" à Kiev.
Le président chinois Xi Jinping, aux relations étroites avec Poutine, s'est de son côté entretenu par téléphone avec lui. La Chine "soutient la Russie dans la résolution (du conflit) par le biais de négociations avec l'Ukraine", a rapporté la télévision publique CCTV.
"Tout élément qui laisse penser à une résolution pacifique du conflit est de nature à rassurer", commente Gilles Guibout, sans savoir quelle crédibilité accorder à ces efforts de dialogue.
Signe que le goût pour le risque revenait, les rendements des obligations d'Etat remontaient. Le taux d'intérêt de la dette américaine à 10 ans revenait proche des 2%.
Casino chute
Le distributeur Casino a été lourdement sanctionné dans la foulée de la publication de ventes en perte de vitesse et d'une dette qui gonfle à nouveau. L'action a plongé à un plus bas depuis plus de 30 ans, à 16,02 euros, en baisse de 12,29% par rapport à la clôture de jeudi.
Vallourec dépasse les attentes
L'action Vallourec a bondi de 25,93% à 8,50 euros. Le fabricant de tubes sans soudure a surpris le marché avec un bénéfice net en 2021, contre une lourde perte l'année précédente, et de perspectives rassurantes pour 2022, dépassant toutes les attentes.
Valeo déçoit
L'équipementier français Valeo a perdu 10,46% à 21,14 euros, sanctionné après la publication de ses résultats annuels. Les investisseurs ont été déçus par les objectifs fixés pour 2022, notamment concernant la marge d'Ebitda (excédent brut d'exploitation), qui devrait baisser de 13,4% en 2021 à 11,8-12,3% en 2022.
Les minières rebondissent
Après les lourdes pertes de jeudi, les minières sont remontées. ArcelorMittal a repris 10,05% à 27,42 euros, revenant largement au-dessus de son niveau de clôture de mercredi. Eramet a gagné 9,29% à 117,70 euros et Aperam 5,19% à 50,02 euros.
Autres rebonds notables, ceux de Renault (+4,53% à 30,55 euros), Veolia (+6,72% à 31,74 euros) ou encore Saint-Gobain (+6,35% à 57,64 euros), qui a rapporté jeudi soir des "records de croissance, de résultat et de marge" en 2021.
L.Zimmermann--NZN