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Les marchés boursiers résistaient mardi, Wall Street passant même franchement dans le vert, après l'annonce par le président américain d'un embargo sur le pétrole et le gaz russes, dernière sanction occidentale en date contre l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Après une nouvelle ouverture en franche baisse face à l'incertitude dans le conflit, les places européennes ont très vite opéré un changement de tendance, avant d'hésiter à nouveau à l'approche de l'annonce de Joe Biden.
Paris a terminé en légère baisse de 0,32%, Francfort de 0,02% tandis que Londres a terminé tout juste dans le vert à +0,07%. La hausse a été plus franche à Milan (+1,36%).
A New York, les marchés évoluaient en hausse vers 17H30 GMT après une ouverture en demi-teinte, le Nasdaq, à forte coloration technologique, prenait 1,47%, le S&P 500 0,94% et le Dow Jones 1,11%.
Lundi, les indices boursiers s'étaient parés de rouge par appréhension d'un embargo sur les importations de brut russe. L'annonce par le président américain a propulsé les barils de Brent et de WTI en hausse de plus de 7% autour de 130 dollars mardi après-midi.
Cette décision a été prise "en coordination étroite" avec les alliés des Etats-Unis, a précisé Joe Biden. "Nous ne contribuerons pas à subventionner la guerre de Poutine."
Juste avant, le Royaume-Uni a également annoncé qu'il allait arrêter les importations d'or noir russe d'ici fin 2022 tandis que l'Allemagne a appelé l'Opep à augmenter sa production afin de faire baisser la tension sur les prix face aux craintes sur l'approvisionnement.
La hausse "phénoménale" des prix de l'énergie et les conséquences des sanctions économiques et financières sur la Russie "forcent la révision à la baisse du cycle de croissance mondiale", estime la société d'investissement Muzinich dans une note.
L'envolée de l'énergie et des matières premières contraint en effet les acteurs de marché à réévaluer leurs perspectives et les annonces de l'UE pour moins dépendre des hydrocarbures russes ne sont que des pansements temporaires, selon Craig Erlam, analyste chez Oanda.
"Une incertitude considérable persiste autour de l'invasion de l'Ukraine par la Russie et les marchés de matières premières continuent d'observer des mouvements extraordinaires", précise-t-il.
Preuve supplémentaire des doutes des investisseurs, les taux d'intérêt souverains ont encore monté. Le rendement de la dette américaine à 10 ans s'établissait à 1,86% contre 1,77% à la clôture de la veille. Le taux du Bund allemand, référence européenne, a lui pris 13 points de base, repassant en positif à 0,11%.
L'or, valeur refuge par excellence, prenait 1,52% à 2.029,01 dollars l'once, après avoir atteint 2.069,25 dollars, un niveau plus vu depuis août 2020.
Le pétrole proche de ses sommets
Le pétrole grimpait fortement mardi sans s'approcher pour l'instant du sommet atteint la veille.
Vers 17H15 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai progressait de 7,06% à 131,97 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en avril gagnait 6,87% à 127,60 dollars.
TotalEnergies a grimpé de 1,88% à 45,74 euros à Paris et Siemens Energy 5,95% à 21,00 euros à Francfort.
A Londres, BP a pris 5,12% et Shell 2,95%, après avoir annoncé son intention de se retirer du pétrole et du gaz russes "graduellement, pour s'aligner avec les nouvelles directives du gouvernement" britannique.
La situation est la même sur le gaz européen, le blé et les métaux. Le marché londonien a suspendu mardi la cotation du nickel, dont le prix, qui avait déjà battu son record la veille, a grimpé brièvement au-dessus de 100.000 dollars la tonne dans la matinée.
De son côté, l'euro remontait face au dollar américain (+0,68%) à 1,0925 dollar vers 17H15 GMT.
Les valeurs bancaires, et notamment les plus exposées à la Russie, ont aussi repris du poil de la bête avec +2,39% pour Natwest et +1,72% pour Lloyds Banking Group à Londres, +5,72% pour Société Générale et +3,23% pour BNP Paribas à Paris. L'Autrichienne Raiffeisen, très exposée à la Russie, a repris 6,74%.
Le géant français des cosmétiques L'Oréal a lui décidé de "fermer temporairement" ses magasins "gérés en propre" en Russie et "les comptoirs gérés directement dans les grands magasins" dans ce pays. Il a perdu 3,96% à 328,30 euros à Paris.
W.Odermatt--NZN