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La Chine, qui a connu un développement fulgurant ces dernières décennies, aura du mal à "maintenir" une croissance élevée, a averti vendredi son Premier ministre, dans un contexte où les "incertitudes augmentent".
Le géant asiatique se prépare déjà à un ralentissement de sa croissance : il a fixé cette année un objectif "d'environ 5,5%".
Ce rythme serait, hors période de Covid, le plus faible pour la Chine depuis le début des années 1990.
La Chine avait fixé "au moins 6%" de croissance l'an dernier mais le pays avait facilement atteint son objectif grâce à un effet de rattrapage lié au Covid (+8,1% sur un an).
"Au niveau mondial, maintenir une croissance moyenne à élevée pour une économie de cette taille (comme la Chine) est un défi majeur", a estimé devant la presse le Premier ministre chinois, Li Keqiang.
Avec la pandémie mondiale, un rebond épidémique en Chine et la guerre en Ukraine, "l'économie fait face à de nouvelles pressions baissières", a averti M. Li, donné pour partant lors du renouvellement attendu des instances dirigeantes fin 2022.
Le Premier ministre n'a pas explicitement mentionné ces facteurs mais évoqué "divers environnements complexes qui changent et des incertitudes qui augmentent".
Sur le front épidémique, la Chine continue à suivre une politique zéro Covid, à contre courant de bon nombre de pays qui optent pour une cohabitation avec le virus et lèvent les restrictions.
Si la stratégie chinoise a permis au pays de se remettre rapidement du premier choc épidémique, le zéro Covid s'accompagne d'un coût social et économique élevé.
Dès l'apparition d'un cas, les autorités imposent généralement de strictes mesures de confinement à grande échelle et procèdent à des dépistages massifs et répétés de la population.
Cette approche soulève toutefois des questions sur la viabilité d'une telle stratégie.
La Chine a fait état vendredi de 1.369 nouveaux cas de Covid. Ce chiffre, qui comprend également les cas asymptomatiques, est au plus haut depuis deux ans.
Interrogé en marge de la session parlementaire, le Premier ministre n'a pas répondu sur l'impact que pourrait avoir la guerre en Ukraine sur l'économie chinoise.
La Chine est le premier partenaire commercial de l'Ukraine, considérée comme le grenier de l'Europe.
Le pays fournit notamment au géant asiatique près du tiers de ses importations de maïs.
D.Smith--NZN