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Difficiles à produire, les automobiles neuves ont vu leurs ventes plonger dans l'Union européenne en mars, victimes des pénuries de semi-conducteurs et de la guerre en Ukraine, a indiqué mercredi l'Association européenne des constructeurs (ACEA).
Au total, 844.187 véhicules ont été écoulés au mois de mars 2022, soit une baisse de 20,5% par rapport à mars 2021, et près d'un tiers de moins qu'en 2019. Il s'agit du plus faible volume de ventes pour un mois de mars depuis le début de la série statistique en 1990, hors le cas exceptionnel de 2020, qui avait paralysé l'économie au début de la pandémie de Covid-19.
L'arrêt d'usines ukrainiennes s'est ajoutée aux pénuries de composants électroniques et aux problèmes de livraison qui minent l'industrie automobile depuis le printemps 2021.
L'Ukraine est notamment le principal fournisseur européen de faisceaux de câblage, des pièces décrites comme le "système nerveux" des voitures.
Faute de pièces, plusieurs usines ont été mises en pause à travers l'Europe. Volkswagen a dû interrompre temporairement sa production sur plusieurs sites allemands, dont une partie de son usine historique à Wolfsburg, et Zwickau, son centre de production de voitures électriques.
L'usine Renault de Douai, qui produit la Mégane électrique, est à l'arrêt pour 11 jours.
"Les problèmes logistiques, renforcés par l'invasion de l'Ukraine par la Russie, ont eu des conséquences néfastes sur la production d'automobiles", a commenté l'ACEA.
Les principaux marchés ont connu des baisses à deux chiffres, à l'image de l'Allemagne (-17,5%), la France (-19,5%), l'Italie (-29,7%), l'Espagne (-30,2%), la Pologne (-17,4%),la Belgique (-17,7%) ou la Suède (-39,5%). Près de l'UE, le marché britannique recule aussi de 14,3%.
Du côté des groupes automobiles, le N°1 européen Volkswagen a vu ses ventes reculer de 24,3%. Seules ses marques de luxe (Porsche, Bentley, Lamborghini et Bugatti) résistent à la crise.
Le N°2, le groupe Stellantis, né de la fusion de PSA et Fiat-Chrysler, voit sa part de marché reculer à 20% avec une forte baisse de ses ventes (-32,9%), et des mauvais scores pour Peugeot, Fiat et Jeep.
Après des mois de forte chute, Renault résiste mieux au mois de mars (-14,1%), porté par le succès de Dacia.
Seul Kia continue sur sa lancée (+10,1%) tandis que Hyundai baisse de 8,2%. Toyota recule de 12,2%, BMW-Mini de 20,5%, Mercedes-Smart de 13,6%
La fédération des constructeurs allemands (VDA) a fortement abaissé début avril sa prévision de production pour 2022, tablant sur 3,3 millions d'unités produites dans la première économie européenne, une hausse de 7% contre +13% attendus précédemment.
Désormais, un "élargissement des sanctions contre la Russie et des interruptions de production en Chine, en raison de la stratégie du +zéro Covid+ adoptée par Pékin, pourraient rendre nécessaires d'autres ajustements du pronostic dans les prochains mois", avait précisé Hildegard Müller, présidente de la VDA.
B.Brunner--NZN