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Au deuxième jour du procès de la catastrophe ferroviaire de Brétigny en 2013, le représentant légal du gestionnaire des voies SNCF Réseau a assuré avoir "une pensée (...) pour les victimes de cette terrible tragédie" bien qu'il conteste les fautes reprochées.
"Tout au long du procès, je vais contester les fautes qui sont reprochées" à SNCF Réseau, "mais je veux assurer" aux victimes et à leurs familles "que les sentiments sont sincères au moment où je leur adresse ces quelques mots", a déclaré mardi matin à la barre Robert Mathevet, demandant à s'exprimer lors d'un propos liminaire.
"Je sais que je ne peux pas me mettre à leur place. Je ne peux qu'imaginer la peine immense qui a été la leur et est encore la leur", a-t-il poursuivi, assurant que "ce drame (avait) été un choc pour l'entreprise, une sorte de sidération".
Chaque cheminot de la SNCF se souvient de "l'endroit où il était, de ce qu'il faisait, au moment où il a appris l'accident", a insisté M. Mathevet. "On ne peut pas oublier que, ce jour-là, l'impensable s'est produit".
Trois prévenus sont jugés depuis lundi devant le tribunal correctionnel d'Evry, et jusqu'au 17 juin, pour "homicides involontaires" et "blessures involontaires" après le déraillement d'un train le 12 juillet 2013, qui avait fait sept morts et plus de 400 blessés.
Parmi ces trois prévenus, deux personnes morales : la Société nationale SNCF (héritière pénalement de SNCF Infra chargée de la maintenance) et le gestionnaire des voies SNCF Réseau (qui a succédé à Réseau Ferré de France, RFF). Elles encourent chacune jusqu'à 225.000 euros d'amende.
Le troisième prévenu est un ancien cadre cheminot, directeur de proximité âgé de 24 ans au moment des faits. Ce père de famille encourt jusqu'à trois années d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende.
Mardi, la journée est consacrée à la présentation des deux personnes morales et des liens les unissant au moment des faits.
L'accusation reproche notamment à SNCF Réseau "des fautes" ayant "conduit à l'absence de renouvellement anticipé" de la voie ou à "l'insuffisance des effectifs" et des défaillances "dans l'organisation, le contrôle et la réalisation des opérations de maintenance" à la Société nationale SNCF.
"Est-ce que RFF savait ?", s'est interrogée la présidente de la chambre, Cécile Louis-Loyant. "Est-ce que RFF devait savoir davantage ? Quelle transparence des informations détenues par SNCF ? Quelle lisibilité entre RFF et SNCF, au début ?", a-t-elle pointé, en quête de réponses sur le lien entre les deux entités.
O.Krasniqi--NZN