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Apple a fait mieux qu'attendu, avec notamment des ventes record d'iPhones pour cette période de l'année, mais a annoncé que les confinements en Chine et la suspension de ses activités en Russie allaient peser sur ses résultats à venir.
Le groupe a notamment indiqué que les perturbations engendrées par la résurgence de cas de coronavirus devraient le priver de 4 à 8 milliards de dollars de chiffre d'affaires lors du troisième trimestre de son exercice décalé (d'avril à juin).
"C'est sensiblement plus" qu'au trimestre précédent, a expliqué le directeur financier, Luca Maestri, lors d'une conférence téléphonique de présentations des résultats.
C'est également plus qu'au dernier trimestre de 2021, lors duquel le groupe avait évoqué un manque à gagner de six milliards de dollars.
Si, lors des trimestres précédents, les difficultés se limitaient essentiellement à l'approvisionnement en silicone, un élément essentiel dans la fabrication des puces électroniques, cette fois-ci, le problème est plus vaste, selon Luca Maestri.
Le directeur général, Tim Cook, a néanmoins annoncé que les usines de sous-traitants situées dans la zone industrielle de Shanghai, objet d'un confinement strict depuis plusieurs semaines, avaient toutes pu rouvrir.
"Les perturbations liées au coronavirus ont aussi un impact sur la demande des consommateurs en Chine", a poursuivi le directeur financier, sans plus de précision.
Par ailleurs, la suspension des ventes en Russie, en réponse à l'invasion de l'Ukraine, devrait amputer la croissance annuelle de la société d'environ 1,5 point de pourcentage, selon Luca Maestri.
C'est un coup dur pour le géant de Cupertino (Californie), qui était parvenu jusqu'ici à limiter les problèmes d'approvisionnement qui touchent tout le secteur de l'électronique, en particulier dans l'industrie des semi-conducteurs.
Dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de Wall Street, l'action Apple perdait près de 3%.
- Premiers signes de ralentissement -
Avant même les confinements en Chine, Apple a montré, lors du deuxième trimestre de son exercice décalé (de janvier à mars) des signes de ralentissement.
Le chiffre d'affaires a atteint 97,2 milliards de dollars, en hausse de 9% sur un an, sensiblement supérieur aux prévisions (93,8 milliards).
C'est la première fois depuis le trimestre achevé en septembre 2020 qu'Apple affiche une croissance trimestrielle à un seul chiffre.
En janvier, le groupe californien avait dit s'attendre à une croissance moins impressionnante que les trimestres précédents lors des trois premiers mois de 2022.
La faute, selon Apple, à un effet de comparaison défavorable avec la même période de 2021, marquée par des confinements qui avaient dopé l'utilisation des appareils électroniques et services numériques.
Si elles pèsent plus de la moitié du chiffre d'affaires, les ventes d'iPhones n'ont progressé que de 5,4% par rapport à la même période de 2021.
Sur le plan géographique, c'est la zone Amériques qui a soutenu la croissance, avec une hausse de 19% des revenus sur un an.
Les autres zones d'activité du groupe ont été beaucoup moins dynamiques, en particulier l'Asie-Pacifique hors Chine et Japon, qui affiche un recul de son chiffre d'affaires.
Le bénéfice net ressort à 25 milliards de dollars, en hausse de 5,8%. Rapporté par action, indicateur suivi par Wall Street, il est supérieur aux prévisions des analystes.
Outre les tensions logistiques, la firme à la pomme fait aussi face à la contestation de son modèle intégré, en particulier sa boutique d'application, point de passage obligé des éditeurs.
L'activité services d'Apple, qui comprend notamment l'App Store, a encore maintenu une croissance nettement supérieure (17%) aux autres métiers du groupe lors du trimestre écoulé.
Les Etats membres de l'Union européenne, la Commission et le Parlement européen sont parvenus, fin mars, à un accord qui vise à encadrer les pratiques des leaders américains de la technologie.
Il prévoit notamment le libre choix des boutiques d'applications, qui permettra notamment de contourner l'App Store.
Une loi, entrée en vigueur mi-mars en Corée du Sud, va dans le même sens, interdisant à Apple et à Google de forcer les développeurs à utiliser leurs boutiques d'applications mobiles, notamment pour recevoir des paiements d'utilisateurs.
Ch.Siegenthaler--NZN