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Londres va mettre en place une nouvelle législation obligeant les compagnies de ferries dont les trajets passent par le Royaume-Uni à rémunérer leurs salariés sur ces routes au salaire minimum britannique, jusqu'ici pas obligatoire sur les trajets internationaux.
Le ministre des Transports, Grant Shapps, avait promis fin mars de prendre une telle mesure, quelques jours après le licenciement brusque de 800 employés des ferries britanniques P&O, remplacés par des salariés externalisés payés bien moins que le salaire minimum, ce qui avait fait scandale.
Dans un communiqué, le ministère des Transport explique que la nouvelle législation va "interdire aux ferries qui ne rémunèrent pas leurs travailleurs au niveau équivalent au salaire minimum d'accoster au Royaume-Uni".
La mesure sera mise en place lors de la prochaine session parlementaire et donnera lieu à une consultation avec les ports et le secteur maritime.
Le ministère précise par ailleurs que le gouvernement continue à tenir des "discussions bilatérales positives" avec la France, les Pays-Bas, l'Espagne, l'Allemagne, l'Irlande et le Danemark sur des "corridors de salaire minimum" lors des liaisons maritimes intra-européennes.
"Rien ne nous arrêtera pour nous assurer que les marins dans les ports britanniques sont payés équitablement. Les actions honteuses des ferries P&O ne représentent pas celles de notre secteur maritime de premier plan mondial", a commenté Grant Shapps, cité dans le communiqué.
P&O Ferries avait suspendu ses services sur sa liaison entre Douvres et le port de Calais (nord de la France) et licencié près de 800 marins le 17 mars.
Ces derniers ont été remplacés par des travailleurs externalisés, majoritairement étrangers, et payés bien en dessous du salaire minimum, provoquant la colère des autorités britanniques.
Après des semaines d'interruption, la circulation des bateaux de P&O reprend graduellement depuis la semaine dernière entre les côtes britannique et française.
Les autorités britanniques avaient aussi annoncé début avril le lancement d'enquêtes à la fois au plan pénal et civil à la suite des licenciements massifs de P&O.
La compagnie s'était défendue en affirmant que son modèle de coûts n'était pas tenable et que l'entreprise, frappée de plein fouet par la pandémie et l'effondrement des voyages internationaux, perdait 100 millions de livres par an.
W.Vogt--NZN