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Le géant hôtelier Accor, nouveau propriétaire du Lido, a annoncé jeudi la suppression de 157 postes sur 184 au sein du mythique cabaret parisien qui n'aura plus de revue et dont l'activité sera transformée, a appris l'AFP de sources concordantes.
"La revue du Lido, c'est fini. Tout le plateau artistique, qui concerne une soixantaine de personnes, va disparaître", a indiqué une source syndicale tandis qu'une source proche du dossier a précisé que l'établissement "deviendra un lieu de création de spectacles musicaux" sans troupe permanente.
La plupart des suppressions de postes se feront via des départs en retraite et des reclassements, selon ces sources. L'une d'elles précise que ce dispositif pourrait s'accompagner de la création de 12 postes.
Le Lido, dans la configuration souhaitée par Accor, serait en mesure de fonctionner avec 39 personnes et créerait des spectacles originaux sous la direction de Jean-Luc Choplin, ex-directeur du Théâtre du Chatelet, qui fut aussi programmateur de la Seine musicale.
Ce projet "va se faire en accord et en concertation avec les partenaires sociaux, il n'y aura pas de tempête", a assuré un syndicaliste.
Une période d'information-consultations durant laquelle les détails et modalités de ce plan vont être négociées avec les partenaires sociaux va maintenant s'ouvrir.
Début décembre 2021, Sodexo avait annoncé céder le cabaret, une "activité à part dans le portefeuille" de sa filiale Sodexo Live!, avait-il dit, qui ne "s'inscriv(ait) plus dans sa stratégie de croissance".
Le groupe de restauration collective avait alors expliqué vouloir recentrer Sodexo Live! sur la restauration et les services développés avec les marques Lenôtre, Bateaux Parisiens, Batobus et Yachts de Paris.
Selon une source proche du dossier, le cabaret aurait accumulé 80 millions d'euros de pertes ces dernières années.
Depuis l'annonce de cette transaction dont le montant n'a pas été divulgué, après des mois de négociations, Accor n'avait pas encore communiqué sur son projet pour le mythique cabaret parisien, qui a fêté l'an dernier son 75e anniversaire.
Créé en 1946 par la famille Clérico, ce mythique lieu des nuits parisiennes a été, comme tout le secteur des cabarets et music-halls, très affecté par les longues périodes de fermetures imposées par la gestion de la crise sanitaire l'an dernier : le chiffre d'affaires de ces établissements s'est effondré de 80% en 2020.
En 2015, le célèbre cabaret des Champs-Élysées avait entamé sa métamorphose en modernisant sa revue sous la houlette du metteur en scène belge Franco Dragone, qui avait travaillé pour le Cirque du Soleil et organisé des shows spectaculaires, dont celui de Céline Dion à Las Vegas.
Cette relance n'avait toutefois pas recueilli le succès escompté.
F.E.Ackermann--NZN