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Le gouvernement demande un "bilan exhaustif" des aides publiques que le groupe pharmaceutique Sanofi a reçues ces dix dernières années, a annoncé mardi le ministre de l’Economie Antoine Armand, confirmant la "possible présence de l'Etat au conseil d'administration" d'Opella, qui commercialise le Doliprane.
"J'ai lancé un travail sur Sanofi qui demande un bilan exhaustif de l'ensemble des dispositifs de soutien public dont a bénéficié l'entreprise ces dix dernières années", a déclaré le ministre, interrogé devant l'Assemblée nationale sur la vente pressentie de cette entité de santé grand public par Sanofi au fonds d'investissement américain CD&R.
"Parce que oui, nous soutenons les entreprises, oui, nous soutenons l'emploi et l'industrie, mais cela ne peut pas se faire n'importe comment et à n'importe quelles conditions", a-t-il dit.
M. Armand, qui s'est rendu lundi sur le site de production du Doliprane, à Lisieux (Calvados), a énuméré à nouveau les "engagements très précis" discutés avec les parties prenantes de la transaction en matière de maintien de l'emploi, de l'empreinte industrielle, de la localisation du siège et de la recherche et développement.
"Nous sommes prêts à demander des sanctions et l'étude d'une prise de participation" publique "pour que ces engagements soient tenus", a-t-il répété. Par ailleurs, "l'ensemble de la procédure de contrôle des investissements étrangers" en France sera mobilisée si la vente devait être confirmée, a-t-il insisté.
Interrogé en soirée dans les Echos sur une possible prise de participation dans Opella d'un acteur public comme la banque publique d'investissement Bpifrance, le président du conseil d'administration de Sanofi, Frédéric Oudéa, a assuré que "tous les sujets sont sur la table".
"Mais l'option la plus efficace, ce sont les engagements que l'on va prendre. Sanofi est un acteur responsable qui a toujours pris en compte son ancrage français", affirme le dirigeant.
Frédéric Oudéa estime que la "décision de Sanofi de conserver 50% du capital" lors de cette possible vente est la "garantie" de cet "ancrage" en France, notamment en donnant à son groupe "un droit de veto sur les grandes décisions stratégiques".
"La cession d'Opella est une histoire de croissance. (...) Cette cession ce n'est pas une histoire de restructuration", ajoute-t-il.
Le groupe pharmaceutique français a annoncé vendredi avoir choisi le fonds d'investissement CD&R pour lui céder potentiellement le contrôle de son entité de santé grand public Opella, qui commercialise le Doliprane.
Cette possible cession soulève de fortes préoccupations au sein de l'opinion publique et de la classe politique pour des enjeux de souveraineté sanitaire et d'emplois.
Opella commercialise une centaine de marques autres que Doliprane, qui n'est par ailleurs pas connu en dehors de l'Hexagone.
M.Hug--NZN