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La Bourse de New York accélérait son repli en milieu de séance mercredi, effaçant potentiellement les gains du rebond substantiel de la veille, du fait de prises de profits et de l'annonce de résultats de sociétés décevants dans le secteur de la distribution, qui inquiètent pour la consommation, moteur de l'économie américaine.
Vers 16H00 GMT, l'indice Dow Jones perdait 2,42% et le Nasdaq, à forte coloration technologique, chutait de 3,32%, tandis que le S&P 500 cédait 2,60%.
Mardi, les indices avaient rebondi, tirés par la technologie et l'attrait des bonnes affaires, après sept semaines de pertes pour le Nasdaq.
Le Dow Jones avait gagné 1,34% à 32.654,09 points, le Nasdaq avait bondi de 2,76% à 11.984,52 points et le S&P 500 avait avancé de 2,02% à 4.088,85 points.
"Les actions américaines chutent à la suite de résultats décevants de Target et de revenus plus faibles que prévu chez Lowe's, les deux détaillants mettant en garde contre la hausse des pressions sur les coûts", expliquaient les analystes de Schwab.
La chute spectaculaire de l'action des supermarchés Target (-25% à 160 dollars) --une amplitude de dépréciation rare dans le secteur de la distribution-- retenait toute l'attention des investisseurs car elle montrait combien la hausse des prix commence à peser sur la consommation et les profits des entreprises.
La chaîne a accusé une division par deux de son bénéfice trimestriel et son patron, Brian Cornell, s'est plaint des hausses de coûts. Il a averti que les ventes allaient baisser en 2023. Les coûts en fioul et en fret ont bondi d'un milliard de dollars pour le groupe.
"En disant cela, les patrons de la distribution vont affronter une perte de confiance énorme !", s'est inquiété Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services. "C'est la plus forte chute de l'action depuis 1987", soulignait l'analyste.
Les investisseurs digéraient également les déclarations mardi de Jerome Powell, le patron de la banque centrale américaine (Réserve fédérale, Fed), qui, comme l'indique Art Hogan de National Securities, "n'ont laissé aucun doute sur la résolution de la Fed à dompter l'inflation en relevant les taux ou en faisant autre chose".
"M. Powell a aussi reconnu que cela se ferait dans la douleur --avec peut-être une petite hausse du taux de chômage--, mais que cela en valait la peine, car il estime que la stabilité des prix est le socle de l'économie", a encore rappelé l'analyste.
Le président de l'institution monétaire a affirmé, lors d'une conversation avec le Wall Street Journal, que la Banque centrale allait resserrer fortement ses conditions monétaires tant qu'il n'y aurait pas de preuves "évidentes" que l'inflation ralentit.
Pour Peter Cardillo de Spartan Capital, "le repli des indices reflétait une combinaison de facteurs, notamment des prises de profits de la part des investisseurs, des mauvaises nouvelles de sociétés et un indicateur médiocre avec la chute des mises en chantier de logements".
Le déconfiture de Target, une chaîne de magasins de milieu de gamme, faisait écho aux résultats décevants de Walmart, le numéro un de la distribution discount plus populaire chez les petits revenus, ce qui inquiétait davantage les investisseurs.
"Les gens achètent de moins en moins les produits chers et se reportent de plus en plus les produits de marque blanche", relevait Gregori Volokhine.
"Les petits revenus c'est Walmart, les revenus moyens ce sont les gens qui achètent chez Target, donc c'est en train de remonter la pyramide", notait l'analyste de Meeschaert.
"La réalité n'est pas très belle pour la consommation, il faut voir les choses en face", ajoutait-il.
Une autre enseigne de magasins, Lowe's, spécialisée dans l'aménagement de la maison, était sanctionnée par les investisseurs (-5,61% à 183 dollars), après avoir annoncé aussi des résultats mitigés avec un recul des ventes trimestrielles de 3%.
En Chine, le Premier ministre Li Keqiang a appelé à un soutien "urgent" de l'économie du pays à la peine. Il a exhorté mercredi les autorités locales à "renforcer leur sentiment d'urgence" et à lancer de nouvelles mesures de soutien à une économie nationale malmenée par les restrictions anti-Covid.
Les rendements sur les bons du Trésor à 10 ans se détendaient nettement reflétant des achats vers les obligations, valeurs refuge, dont le prix monte quand leurs rendements descendent. Ils s'inscrivaient à 2,91% contre 2,99% avant l'ouverture du marché.
S.Scheidegger--NZN