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Une ancienne journaliste du Wall Street Journal a intenté mardi une action au civil contre le quotidien américain pour "licenciement abusif", estimant avoir été congédiée pour avoir pris la tête d'un syndicat de la presse de Hong Kong.
Chargée par le journal de couvrir le secteur des véhicules électriques chinois, Selina Cheng a été licenciée en juillet, quelques semaines après son élection à la présidence de l'Association des journalistes de Hong Kong (HKJA).
D'après Mme Cheng, sa superviseuse lui avait alors déclaré que les salariés de la publication "ne devaient pas être considérés comme des défenseurs de la liberté de la presse dans un endroit comme Hong Kong".
"Je pense que le Wall Street Journal a causé des dommages irréparables à ma réputation et celle des journalistes" (de l'HKJA, a déclaré Selina Cheng aux médias, après avoir engagé une action au civil au ministère local du Travail.
La journaliste a dit s'être décidée à agir de la sorte car sa plainte au sein de l'entreprise n'a obtenu aucune "réponse" et sa demande de réintégration a essuyé un refus.
L'attitude du WSJ montre que le journal "a très peu de respect envers les droits des employés et les lois de Hong Kong", a-t-elle estimé,
ajoutant prévoir aussi porter plainte au pénal contre la publication.
Le Wall Street Journal n'avait pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP.
Un employeur jugé coupable d'avoir mis fin au contrat d'un employé en raison de son appartenance à un syndicat s'expose à une amende pouvant atteindre 100.000 dollars hongkongais (12.100 euros).
Au moment du licenciement de Mme Cheng, un porte-parole de Dow Jones, la société mère du quotidien, avait confirmé que des changements de personnel avaient été effectués tout en se refusant à commenter le cas de Selina Cheng.
Hong Kong a régulièrement chuté dans le classement de la liberté de la presse établi par l'ONG Reporters sans frontières après sa rétrocession à la Chine en 1997. Ce déclin s'est accéléré après la répression de la dissidence qui a suivi les manifestations de 2019.
Le syndicat HKJA a été critiqué par le ministre de la Sécurité local, Chris Tang, pour avoir incité aux violences et à la haine des autorités lors de ces protestations de masse.
E.Leuenberger--NZN