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Les très attendues promotions du Black Friday ont démarré aux Etats-Unis, dans un contexte économique toujours positif mais alors qu'une majorité des consommateurs ressentent toujours les effets des trois années d'inflation consécutifs à la pandémie de Covid-19.
Certains centre commerciaux ont ouvert dès jeudi soir, comme le centre commercial en plein air Citadel, près de Los Angeles, en Californie (ouest) qui est resté ouvert toute la nuit pour accueillir les clients en chasse aux bonnes affaires.
"On a une grosse clientèle de touristes, des gens prennent l’avion de différents pays alors ouvrir à 20 heures, c’est donner un accès plus tôt au Black Friday, même si nous proposons des réductions depuis environ deux semaines", a souligné auprès de l'AFP Junior Bolden, employé du centre commercial.
La plupart des clients sont des locaux qui espéraient éviter ainsi la foule attendue vendredi, à l'image de Jaiden et Maria, un couple vivant à Los Angeles, qui s'est "dit que tout le monde allait venir demain mais à l’évidence, ce n’est pas le cas ! C’est agité ce soir!"
La Fédération nationale des commerces de proximité (NRF) s'est montrée très optimiste vendredi, s'attendant à voir plus de 183 millions de clients se précipiter dans les magasins sur l'ensemble du week-end, ce qui représenterait un record.
Sur l'ensemble de la période des fêtes, la fédération anticipe une hausse comprise entre 2,5% et 3,5% par rapport à 2023, soit un chiffre d'affaires espérés pour les commerçants entre 979 et 989 milliards de dollars.
Adobe Analystics attend de son côté une hausse près de 10% des achats en ligne pour le Black Friday, pour des dépenses records de 10,8 milliards de dollars.
Le Black Friday, journée qui suit le jeudi de Thanksgiving, donne traditionnellement le coup d'envoi de la saison des achats des fêtes de fin d'année aux États-Unis.
Et le président américain Joe Biden a lui-même participé aux soldes, en se rendant dans une librairie de l'île de Nantucket (est), où il passe quelques jours en famille.
- Budget "tendu" -
Mais les Américains font preuve de prudence, face à une inflation qui a entraîné une hausse cumulée d'environ 20% des prix, réduisant d'autant les marges de manoeuvre des ménages.
La situation est "difficile" explique ainsi Beatrice Judon, 75 ans, "on espère que ça va aller mieux, il faut être patient", explique-t-elle alors qu'elle se promène dans un grand magasin de Washington.
Le mécontentement des ménages américains face à l'inflation est l'une des raisons de la victoire de Donald Trump lors de l'élection du 5 novembre.
Après une longue période d'inflation, "les consommateurs nous disent que leur budget reste tendu", a déclaré Brian Cornell, PDG de la chaîne de distribution Target, aux analystes au début du mois.
"Ils deviennent de plus en plus inventifs dans leurs comportements d'achat, attendant jusqu'au dernier moment pour acheter, se concentrant sur les bonnes affaires et s'approvisionnant lorsqu'ils les trouvent", avait-il précisé.
"Vivre aux Etats-Unis coûte cher", estime Tyler Austin, 25 ans, qui fait les boutiques à Washington pour "renouveler ma garde-robe".
- Ventes en ligne plus compétitives -
Les ménages aux revenus les plus faibles ont été les plus lourdement touchés par l'épisode d'inflation, mais la situation semble évoluer.
"Pour la première fois depuis 2021 peut-être," lorsque l'inflation a commencé à grimper, "il semble que leurs revenus réels augmentent enfin", a déclaré le directeur général de l'enseigne de vêtements à bas prix Burlington Stores, Michael O'Sullivan, lors d'une conférence téléphonique cette semaine.
Certaines des ventes les plus fortes de la chaîne ont eu lieu dans les magasins situés dans des régions à faible revenu, a souligné M. O'Sullivan.
"Au cours de cette année, ce que nous avons constaté, c'est qu'à mesure que leurs revenus réels se sont stabilisés et ont commencé à remonter, (ces consommateurs) ont dépensé davantage", a ajouté le responsable.
Et sur les ventes en ligne, la saison des fêtes a démarré en trombe, avec un bond de 9,6% sur les 24 premiers jours de la saison, quand une croissance de 8,4% seulement est prévue pour l'ensemble de la saison, a indiqué Adobe Digital Insights mercredi.
Cela reflète la manière dont la compétitivité des produits en ligne fait baisser les prix, selon Vivek Pandya.
En effet, le taux d'inflation pour l'ensemble des biens de consommation reste supérieur à 2%, mais Adobe estime que les prix des biens vendus en ligne ont en fait chuté de 2,9% sur un an en octobre.
M.Hug--NZN