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Un premier cas grave de contamination humaine au virus H5N1 a été détecté aux États-Unis, ont annoncé mercredi les autorités américaines, au moment où les craintes d'une éventuelle pandémie de grippe aviaire augmentent.
Le malade, hospitalisé en Louisiane (sud), est le 61e cas humain de grippe aviaire détecté depuis avril dans le pays, précisent les Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) dans un communiqué.
Agé de plus de 65 ans et souffrant d'autres pathologies, il est dans "un état critique" et "souffre d'une sévère affection respiratoire", ont détaillé à l'AFP les autorités de santé de Louisiane.
Les autres personnes infectées présentaient des symptômes légers.
Depuis plusieurs mois, les Etats-Unis font face à une épizootie - l'équivalent d'une épidémie chez les animaux - de grippe aviaire.
Plusieurs éléments laissent penser que "la grippe aviaire frappe à notre porte et pourrait déclencher une nouvelle pandémie", avait récemment déclaré à l'AFP Meg Schaeffer, épidémiologiste à l'institut américain SAS.
Les autorités sanitaires américaines ont toutefois assuré mercredi que leur évaluation du risque présenté par la grippe aviaire pour la santé publique n'évoluait pas et demeurait "faible".
"Aucune propagation de la grippe aviaire (de sous-type) H5 d'une personne à l'autre n'a été détectée", ont-elles indiqué.
D'autres cas graves de grippe aviaire chez l'homme ont déjà été détectés dans d'autres pays, rappellent-elles. Ce fut notamment le cas d'un adolescent hospitalisé en novembre dans la province canadienne de Colombie-Britannique (ouest).
- Mutation du virus -
Le patient de Louisiane a été en contact avec des oiseaux malades et morts dans une basse-cour, ont précisé les CDC.
Un séquençage génomique a montré que le virus H5N1 l'ayant infecté était du même type que celui ayant contaminé des personnes dans l'Etat américain du Washington et dans le Canada voisin, ainsi que des oiseaux sauvages et des volailles aux États-Unis.
Cette version de H5N1 est différente de celle détectée chez les bovins ainsi que chez des cas humains bénins et chez quelques autres volailles.
Le virus de la grippe aviaire circule aux Etats-Unis dans des élevages de volailles et se propage de manière inédite depuis mars dans les troupeaux de vaches.
Fin octobre, un porc d'une ferme de l'Oregon abritant également des volailles et du bétail a été testé positif au H5N1, bien qu'il ne montrait pas de signe de maladie.
Ce nombre croissant de mammifères infectés par la maladie inquiète les experts qui craignent qu'une forte circulation ne facilite une mutation du virus qui lui permettrait de passer d'un humain à un autre.
- Contact avec les animaux -
La récente détection de la grippe aviaire chez des personnes n'ayant pas de contact connu avec un animal infecté renforce les inquiétudes en ce sens.
Au moins trois personnes ont été infectées ces derniers mois par le virus H5N1 aux Etats-Unis sans qu'on ne connaisse l'origine de leur contamination: un enfant en Californie, un adulte dans le Missouri et probablement un autre individu dans le Delaware, ont précisé mercredi les CDC.
Alors que des traces du virus ont été détectées dans le lait cru ou non pasteurisé, le ministère américain de l'Agriculture a annoncé mercredi un nouveau plan visant à renforcer la surveillance en la matière.
L'incertitude plane quant à la manière dont l'administration du président élu Donald Trump abordera l'épidémie.
Le ministre de la Santé choisi par M. Trump, Robert Kennedy Jr, est notamment un partisan notoire du lait cru.
O.Meier--NZN