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"Nouveau chapitre" pour l'ex-fleuron français de la tech: le groupe informatique Atos a annoncé jeudi la fin de son plan de restructuration financière, qui lui a notamment permis de réduire sa dette de 2,1 milliards d'euros.
A l'issue d'un long feuilleton, le groupe avait fait valider par un tribunal de commerce "un plan de sauvegarde accéléré" le 24 octobre, voté début septembre par les créanciers et les actionnaires, afin d'éviter le naufrage et réduire une dette estimée alors à quelque 5 milliards d'euros.
L'Etat français a conservé un oeil attentif sur ce processus en raison des activités jugées stratégiques et sensibles d'Atos (supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire, contrats avec l'armée française, produits de cybersécurité).
Dans un communiqué jeudi, le groupe aux 90.000 employés dans le monde a annoncé la fin de ce plan de restructuration, qui lui a notamment permis d'alléger sa dette brute de 2,1 milliards d'euros en convertissant en capital 2,9 milliards d'euros de dettes financières.
Atos, qui a accumulé les revers ces dernières années dont la perte du contrat le liant au Comité international olympique, indique également avoir obtenu 1,6 milliard d'euros de nouveaux financements privilégiés, ainsi qu'environ 145 millions d'euros de fonds propres.
Selon le communiqué, Atos a pu également rembourser 800 millions d'euros de financements intérimaires et affirme n'avoir désormais plus aucune "échéance de remboursement de la dette avant la fin de l'année 2029".
Le groupe, qui se présente comme le numéro un européen du cloud, de la cybersécurité et des supercalculateurs, assure ainsi disposer "des ressources et de la flexibilité nécessaires pour exécuter sa stratégie à moyen terme".
- Valeur boursière laminée -
"La finalisation de notre plan de restructuration financière assure la pérennité des activités d'Atos dans le meilleur intérêt de nos parties prenantes, en particulier nos employés et nos clients", a déclaré Philippe Salle, nommé président du conseil d'administration le 15 octobre, cité dans le communiqué.
M. Salle prendra également les rênes opérationnels de l'entreprise le 1er février.
Le groupe se félicite par ailleurs d'avoir vu sa notation de crédit relevée à B- (avec une perspective stable) par l'agence S&P et d'être évaluée B- (perspective stable) par sa concurrente Fitch.
Plusieurs étapes attendent désormais Atos, dont la valeur boursière a été laminée par ses difficultés financières. Jeudi matin, l'action de l'entreprise valait 0,0032 euro à la Bourse de Paris, après la dilution massive liée à l'émission de nouvelles actions dans le cadre de son sauvetage.
Fin novembre, le groupe a ainsi engagé des négociations exclusives avec l'Etat français en vue de lui céder les activités stratégiques de sa branche "Advanced Computing", qui comprennent des supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire.
L'opération, qui n'est pas mentionnée dans le communiqué jeudi et concerne également des serveurs participant aux activités d'intelligence artificielle, porte sur la totalité de cette branche, pour une valeur d'entreprise comprise entre 500 et 625 millions d'euros, avait alors précisé Atos.
Selon le communiqué, la prochaine assemblée générale annuelle des actionnaires d'Atos aura lieu le 31 janvier pour valider les comptes de l'exercice 2023 et ses résultats pour l'année 2024 seront publiés le 5 mars 2025.
W.O.Ludwig--NZN