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La BBC a annoncé jeudi supprimer 1.000 emplois dans le cadre d'un plan radical pour accélérer son virage vers le numérique et réaliser des économies face aux restrictions budgétaires imposées par l'Etat, prévoyant la fusion de ses chaînes d'informations nationale et internationale.
Déjà soumis à plusieurs plans d'économies ces dernières années et au vieillissement de ses audiences, le géant de l'audiovisuel britannique a vu la pression s'accélérer récemment avec la décision du gouvernement conservateur de geler la redevance pour deux ans, créant un trou massif dans ses finances en période de forte inflation.
Les mesures, annoncées dans un communiqué, visent ainsi à économiser 500 millions de livres par an (586 millions d'euros) dont 200 millions pour combler la plus grande partie de ce manque à gagner.
Le reste doit être investi dans le numérique "pour construire une BBC donnant la priorité au numérique, quelque chose de vraiment nouveau (...) une force positive pour le Royaume-Uni et pour le monde", a plaidé le directeur général Tim Davie dans un message au personnel.
Sont notamment prévus la création d'une chaîne d'informations unique BBC News pour les audiences britannique et internationale, actuellement distinctes, "tout en maintenant la possibilité de diffuser des contenus distincts selon les événements".
Le groupe va cesser de diffuser en linéaire sa chaîne pour enfants CBBC (pour les 6-12 ans) et sa chaîne culturelle BBC 4, dont les contenus basculeront donc en ligne.
Certains services en langues étrangères passeront également en ligne uniquement, tandis que la diffusion radio par grandes ondes sera supprimée après consultations avec les services maritimes.
Au total, cela se traduira par 1.000 emplois de moins, sur un total actuel d'environ 22.000 employés.
Le groupe s'est fixé comme objectif de réaliser 75% de ses audiences via sa plateforme numérique iPlayer.
Des investissements seront réalisés pour des contenus pour cette plateforme et celle réservée aux contenus sonores BBC Sounds, dont les programmes seront "simplifiés" et les contenus les moins performant supprimés.
La BBC traverse une période difficile en raison des bouleversements des habitudes de consommation de ses audiences et des relations difficiles avec le pouvoir conservateur, encore aggravées récemment avec la nomination de Nadine Dorries comme ministre de la Culture.
Cette dernière, qui n'a jamais caché son hostilité à l'audiovisuel public, a gelé en janvier pour deux ans la redevance (159 livres, 185 euros) et mis en doute la survie à long terme de ce mode de financement.
F.Carpenteri--NZN