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Encore sous le choc du drame qui a frappé l'une de ses écoles primaires, la petite ville texane d'Uvalde a tenu mercredi une cérémonie en hommage à l'une des deux enseignantes tombées avec leurs 19 élèves sous les balles d'un tireur, alors que le comportement de la police fait toujours l'objet de questions insistantes.
Irma Garcia, institutrice de 48 ans et mère de quatre enfants, est morte lorsque Salvador Ramos, âgé d'à peine 18 ans, a fait irruption dans sa salle de classe le 24 mai. La cérémonie s'est tenue également à la mémoire de son époux Joe Garcia, avec qui elle était mariée depuis 24 ans et qui est mort "de chagrin" deux jours après le massacre selon sa famille.
Leurs cercueils, couverts de fleurs, ont été portés à l'intérieur de l'église catholique du Sacré-Coeur à Uvalde pour une messe. Ils doivent être enterrés plus tard dans la journée.
Une cagnotte en ligne a rassemblé presque 2,8 millions de dollars pour leur famille.
Une autre enseignante, Eva Mireles, dont la salle était reliée à celle d'Irma Garcia, a elle aussi été tuée.
Selon le témoignage d'une élève survivante de 11 ans, qui s'est enduite de sang et a feint la mort pour échapper au tireur, ce dernier a regardé l'une des deux institutrices, lui a dit "bonne nuit" puis lui a tiré dessus, avant d'abattre sa collègue.
L'assaillant a plus tard été tué par la police.
Les funérailles des 21 victimes s'étendront jusqu'à la mi-juin. Mardi, une semaine après le massacre, se sont tenues les obsèques des premières victimes enfantines, dont Amerie Jo Garza, qui venait de fêter son dixième anniversaire. "Drôle de petite diva qui +détestait les robes+" et "avait un grand coeur", elle rêvait de devenir professeure d'art, avait décrit sa famille dans son avis de décès.
- Questions autour de la police -
A la douleur des familles se mêlent l'incompréhension et la colère face au délai d'intervention de la police, jugé trop long.
Il a en effet fallu attendre environ une heure pour que les forces de l'ordre interviennent dans la classe où s'était retranché le tireur. Les 19 agents sur place attendaient l'assaut d'une unité spécialisée.
Et ce alors que les forces de l'ordre avaient reçu de nombreux appels de personnes se trouvant dans les salles touchées, dont celui d'une enfant implorant: "S'il vous plaît, envoyez la police maintenant."
Les autorités texanes ont fait vendredi leur mea culpa, admettant que les policiers auraient dû agir plus vite.
La tuerie, comme celles qui l'ont précédée, a réveillé les appels à un encadrement plus strict de l'accès aux armes, dans un pays qui compte plus de pistolets et de fusils que d'habitants.
Le président Joe Biden a pu les entendre en se rendant à Uvalde dimanche, des voix scandant "Faites quelque chose!" sur son passage.
Lundi, il a promis de "continuer à pousser" pour une régulation plus stricte des armes à feu.
"Je crois que les choses sont devenues tellement graves que cela rend tout le monde plus rationnel sur ce sujet", a espéré le président démocrate.
Mais passer des mots aux actes sera difficile: l'étroite majorité de son parti au Congrès ne lui permet pas d'adopter seul une telle législation.
En attendant, le week-end ayant suivi le drame a à nouveau été marqué par une série de fusillades ayant fait plusieurs morts et des dizaines de blessés.
Et mardi, une grand-mère a été tuée par balle en Louisiane alors qu'elle quittait la cérémonie de remise de diplôme de son petit-fils, selon les médias locaux.
W.Vogt--NZN