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Wall Street a accéléré ses pertes vendredi concluant une nouvelle semaine de baisse, en dépit d'un bon rapport sur l'emploi américain, qui ne rassure toutefois ni sur l'inflation ni sur le resserrement de la politique monétaire.
L'indice Dow Jones a perdu 1,05% à 32.899,70 points, selon des résultats définitifs. Le Nasdaq, à forte concentration technologique, a plongé de 2,47% à 12.012,73 points. Le S&P 500 a conclu en repli de 1,63% à 4.108,54 points.
Sur la semaine, le Dow Jones et le S&P 500 sont en repli de 1% environ et le Nasdaq de 1,25%.
"Les investisseurs ont pesé les implications sur la politique monétaire du rapport sur l'emploi", ont expliqué les analystes de Wells Fargo.
Le marché du travail pour le mois de mai s'est avéré plus dynamique que prévu, ce qui ne va pas encourager la banque centrale américaine à faire de pause dans ses relèvements des taux puisque la Fed cherche à ralentir l'économie pour contrer l'inflation.
Avec 390.000 nouvelles embauches en mai, plus que prévu, et un taux de chômage resté à 3,6%, proche de ses plus bas en cinquante ans, l'économie américaine reste solide.
C'est ce qui a préoccupé le marché vendredi, entre autres.
"Ce rapport est trop bon pour convaincre le marché que la Fed va faire une pause dans ses hausses de taux après ses relèvements de 50 points de base prévus en juin et en juillet", a résumé Patrick O'Hare, de Briefing.com.
Les investisseurs ont réagi en se dégageant des obligations ce qui a fait grimper les rendements sur les bons du Trésor tout près des 3% en matinée avant de se stabiliser à 2,95% contre 2,90% la veille.
Dans moins de deux semaines, la Réserve fédérale américaine devrait relever les taux directeurs à nouveau d'un demi-point de pourcentage, et sans doute en juillet également, selon les indications des responsables. Mais les marchés s'interrogent sur ce que fera la banque centrale en septembre.
"Je pense que la voie la plus probable pour le marché est encore à la baisse", concédait, sceptique, Maris Ogg, gestionnaire de porte-feuille pour Tower Bridge Advisors.
"La statistique clé pour le reste de l'année, c'est l'inflation. Si on voit l'inflation s'apaiser, c'est-à-dire s'établir autour de 5% avant la fin de l'année, on aura la possibilité d'atteindre un plancher", ajoutait la spécialiste.
"Mais si l'inflation ne s'améliore pas, on aura du mal à sortir de cette tendance à la baisse", a-t-elle prévenu. La hausse des prix sur un an aux Etats-Unis s'est est élevé à 8,3% en avril, après 8,5% en mars, toujours proche du plus haut niveau depuis 40 ans.
"Cela me surprendrait qu'on ait passé le pire pour le marché actions", a encore affirmé Mme Ogg.
Sur le front des valeurs technologiques, l'humeur des investisseurs a été douchée dès l'ouverture par des informations de presse selon lesquelles le patron de Tesla Elon Musk a évoqué une réduction de 10% des effectifs de son groupe.
Dans un email à des cadres, le milliardaire a dit avoir "un super mauvais pressentiment sur l'économie", demandé de "suspendre toutes les embauches dans le monde" et évoqué une réduction de 10% du personnel de l'entreprise qui emploie un peu plus de 100.000 personnes.
Le titre du constructeur de voitures électriques a chuté de 9,22% à 703,55 dollars entraînant un repli des grands noms de la tech. Apple et Facebook (Meta) ont perdu autour de 4%.
Dans le secteur des véhicules électriques, Rivian a lâché 5,48% et Lucid 6,46%.
"Les sombres perspectives présentées par Elon Musk (...) font suite aux commentaires d'autres dirigeants d'entreprises qui ont aussi donné une évaluation pessimiste de l'économie, comme le PDG de JPMorgan Jamie Dimon", ont relevé les analystes de Wells Fargo.
Ailleurs à la cote, la plus grande plateforme de cryptomonnaies aux Etats-Unis, Coinbase, a plongé de 9,66% à 66,69 dollars ayant, comme en a l'intention Tesla, imposé un gel des embauches.
Le titre du fabricant de vaccin anti-covid Novavax, qui utilise une technique plus classique que celles de Pfizer ou Moderna, a fondu de 20,03% à 44,76 dollars alors que l'autorité sanitaire américaine de la FDA a soulevé des doutes sur des effets secondaires qui touchent le coeur.
Avec la hausse des prix du brut et des carburants qui se poursuit, les titres des compagnies aériennes ont chuté comme American Airlines (-7,10% à 16,22 dollars) ou Delta Air Lines (-3,65% à 38,54 dollars).
R.Schmid--NZN