AEX
13.6800
La Bourse de New York a ouvert en baisse, sonnée par les mauvais résultats de Meta (Facebook) et la chute spectaculaire de l'action de la société (-25,87%), qui emportait tout sur son passage.
Vers 15H50 GMT, l'indice Nasdaq, à forte composition technologique, perdait 2,01% à 14.128,23 points, le Dow Jones cédait 0,65% à 35.398,71 points, et l'indice élargi S&P 500 glissait de 1,20%, à 4.542,67 points.
"C'est la baisse de Facebook qui crée un choc chez les investisseurs", a commenté, dans une note, Patrick O'Hare, de Briefing.com.
Ce mouvement brutal "met en doute la solidité du large rebond qui avait été observé durant les dernières séances", a-t-il ajouté.
La Bourse de New York était ainsi parvenue à accrocher mercredi sa quatrième journée de hausse consécutive, après un mois de janvier très chahuté.
"200 milliards (de dollars soit la valeur boursière effacée par la baisse de Meta jeudi), c'est plus que la capitalisation réunie de 452 entreprises du S&P 500", qui n'en compte que 500, comme son nom l'indique, a relevé Gregori Volokhine, président de Meeschaert Financial Services.
Meta chutait de 24,06% à 245,28 dollars, les investisseurs digérant mal le bénéfice net en baisse au quatrième trimestre, ainsi que la stagnation du nombre d'utilisateurs de Facebook par rapport au trimestre précédent.
Plus encore, le marché s'inquiétait des "vents contraires" dont a fait état le réseau social pour 2022.
Le fondateur et PDG de Facebook, devenu Meta, a évoqué la concurrence d'autres plateformes, nommant même TikTok.
Meta attirait avec lui les autres réseaux sociaux cotés, tels Twitter (-5,63%) ou Snap (-20,11%), mais aussi plus largement le site de partage de photos Pinterest (-7,57%), et d'autres vedettes de la nouvelle économie numérique, comme Shopify (-6,00%) ou Block (ex-Square, -7,85%).
"La logique, c'est de diminuer le risque", a expliqué Gregori Volokhine. "On jette le bébé avec l'eau du bain."
Le courant vendeur a même fini par bousculer un autre géant de la cote, Amazon (-6,72% à 2.809,68 dollars), qui a, à son tour, effacé plus de 100 milliards de dollars de capitalisation.
"Les résultats de Microsoft, Apple ou Alphabet avaient été beaucoup plus encourageant et il semblait que le pire était passé" dans la correction du marché, a écrit, dans une note, Craig Erlam, analyste d'Oanda. "Les ventes massives d'aujourd'hui suggèrent que nous ne sommes pas encore tirés d'affaire."
Egalement ciblé par les investisseurs, Spotify (-13,88% à 165,29 dollars), coupable de ne pas avoir donné de prévisions pour l'ensemble de l'année 2022, ainsi que d'afficher une croissance ralentie.
Les marges sont aussi sous pression et le service de musique en ligne prévoit un nouveau repli marqué au premier trimestre.
Ailleurs, le labaoratoire américain Merck (-2,43% à 80,01 dollars) ne profitait pas de résultats supérieurs aux attentes, Wall Street préférant retenir les prévisions du groupe, un peu en dessous de ce qu'anticipaient les analystes.
Ralph Lauren surnageait (+5,03% à 119,39 dollars), lui, aidé par un chiffre d'affaires et un bénéfice très au-dessus des attentes. Le groupe de prêt-à-porter a réussi à compenser les difficultés d'approvisionnement par des hausses de prix et moins de promotions.
L'emblème de la mode à l'américaine a même relevé ses objectifs de revenus et de marge pour son exercice décalé, d'avril à mars.
Les taux obligataires se tendaient assez sensiblement, à 1,83% pour le rendement de référence des emprunts d'Etat américains à dix ans, contre 1,76% la veille. Ils accompagnaient les taux européens, partis à la hausse après le relèvement du taux directeur de la Banque d'Angleterre et une légère inflexion du discours de la Banque centrale européenne (BCE).
R.Schmid--NZN