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La Bourse de New York ouvrait en recul vendredi, sur des prises de profits après quatre séances de hausses et à la suite d'un rapport américain de l'emploi bien plus positif qu'attendu.
Vers 14H00 GMT, après l'annonce par le département américain du Travail de la création de 372.000 emplois en juin, plus que prévu, l'indice Dow Jones se repliait de 0,46%, le Nasdaq de 1,12% et le S&P 500 de 0,76%.
La veille, le Dow Jones avait conclu en hausse de 1,12% à 31.384,55 points. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, avait grimpé de 2,28% à 11.621,35 points et le S&P 500 avancé de 1,50% à 3.902,62 points, signant leur quatrième séance d'affilée dans le vert.
Le marché de l'emploi aux Etats-Unis a créé la surprise vendredi avec des gains d'emplois bien plus nombreuses que les 250.000 attendus au mois de juin.
Le taux de chômage est resté stable à 3,6% pour le quatrième mois d'affilée.
Le marché réagissait négativement, selon les analystes interrogés, davantage parce que c'était l'occasion de prendre des profits après un bon début de mois de juillet que par crainte d'une économie en surchauffe qui pourrait encourager la Fed à resserrer les taux davantage.
"On a eu un fort rebond depuis quatre ou cing jours, alors c'est une excuse pour retirer un peu d'argent de la table", résumait Peter Cardillo de Spartan Capital.
Même analyse pour Art Hogan de B. Riley Wealth Management, qui voyait les investisseurs "saisir cette excuse" pour réaliser des profits et qui jugeait la réaction de Wall Street "impulsive".
Mais sur le fond, ce fort rapport sur l'emploi "est une bonne nouvelle pour tout le monde", soulignait M. Cardillo.
"Si on regarde la tendance, sur trois mois, on est passé de 383.000 créations mensuelles d'emplois à 372.000, donc ça ralentit sans tomber de la falaise", se félicitait pour sa part M. Hogan.
Le stratégiste soulignait surtout que le salaire horaire a cessé de grimper. "La pression sur les salaires s'est stabilisée et c'est très important. Cela montre que l'inflation est stable" de ce côté-là, expliquait l'expert de B. Riley Management Wealth.
Ces données sur l'emploi ne changeaient guère le scénario de la Fed pour sa hausse des taux d'intérêt attendue le 27 juillet à 97% avec 0,75 point de pourcentage.
Toutefois, pour la réunion de septembre, les marchés calculaient, selon les contrats à terme, davantage de chances (à 72% contre 64% avant la parution des chiffres de l'emploi) pour une autre hausse des taux de trois quarts de points de pourcentage.
"Mais bien de l'eau va couler sous les ponts d'ici septembre", tempérait M. Hogan. Quant à M. Cardillo, il croyait à une pause, voire à un modeste relèvement des taux de la part de la Fed en septembre.
"L'économie reste forte", a jugé pour sa part Raphael Bostic, président de la Fed d'Atlanta. Ces chiffres "suggèrent des signes de ralentissement", a-t-il aussi estimé. Toujours favorable à une hausse des taux de 75 points de base, il a indiqué que la Fed "allait essayer de faire baisser l'inflation tout en maintenant l'économie aussi forte que possible".
Neuf des onze secteurs du S&P étaient dans le rouge à commencer par les matériaux (-1,28%), les services de communication très présents sur le Nasdaq (-1,10%), mais aussi l'énergie (-1,07%).
Sur le marché obligataire, les rendements sur les bons à 10 ans progressaient un peu à 3,04%, mais bien en dessous de ce qu'ils étaient il y a deux semaines à presque 3,50%.
La populaire chaîne de distribution en semi-gros Costco grimpait de 1,36% à 501 dollars, à la suite de ventes mensuelles meilleures que prévues.
Ch.Siegenthaler--NZN