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L'incendie qui a ravagé 650 hectares de forêt depuis jeudi dans les Cévennes, dans le nord du Gard, évoluait "favorablement" vendredi, dans un "contexte à haut risque" où les pompiers étaient sur-sollicités avec d'autres départs de feu à gérer dans le département.
Météo-France avait placé le Gard vendredi "en alerte maximale feux de forêt" en raison de la chaleur, des rafales de vent et d'une végétation affaiblie par une sécheresse extrême et précoce.
Dans le nord du département, près de l'Ardèche, quelque 745 pompiers venant de toute la France restaient mobilisés pour le "méga-feu", selon le terme employé par les secours, qui les mobilise depuis jeudi soir.
Mais il y a encore "quelques reprises" d'incendie, selon les pompiers. "En ce moment, c'est une combinaison de surveillance et de traitement des lisières. On n'est pas sur un feu maîtrisé", a expliqué en fin d'après-midi le lieutenant-colonel Olivier Tudela aux journalistes sur place.
Côté météo, "on a du vent à 40/45 km/h. Ici en bas ça semble plus calme, mais sur les hauteurs il y a des endroits où le vent est plus fort. On verra ce soir et cette nuit", a-t-il ajouté. Il précise que les pompiers resteront encore plusieurs jours pour éviter toute reprise importante.
Sur le terrain, la végétation a été totalement détruite par endroits, la cime des arbres a été préservée à d'autres. "De loin on voit les Cévennes marron... ça fait de la peine", a confié Anaïs Donval, habitante de Bessèges, qui avait été évacuée pour la nuit.
- contre-feu -
"Après, il y a plus de peur que de mal, il y a eu très peu de dégâts et aucun blessé c'est l'essentiel", a-t-elle ajouté, rassurée de savoir sa maison épargnée.
Malgré la violence des flammes qui ont ravagé des centaines d'hectares en quelques heures, seuls un garage et un mazet (petite construction rurale) ont été brûlés.
Selon son maire, Olivier Martin, le village de Gagnières a été "sauvé" grâce à des soldats du feu qui ont rapidement allumé un contre-feu.
Cet incendie reste toutefois modeste face aux 5.000 hectares brûlés en septembre 1985 à quelques kilomètres de là, dans la région de Portes, un sinistre gravé dans la mémoire des anciens.
Sur-sollicités depuis jeudi, les pompiers du Gard ont fait face vendredi à sept autres départs de feu dans le département, où la préfète avait interdit jusqu'à lundi de pénétrer dans tous les espaces forestiers de plus d'un hectare.
Ainsi, une centaine d'autres pompiers, appuyés d'un hélicoptère bombardier d'eau et de quatre Canadair, intervenaient à Sainte-Anastasie, au-dessus de Nîmes, où au moins un hectare avait été parcouru. Les sites touristiques de La Baume et le pont Saint-Nicolas, en amont du pont du Gard, ont été évacués.
Près d'Arles, un autre incendie était en cours, à Beaucaire, à proximité des habitations, mais il n'était "pas inquiétant" pour les pompiers.
Globalement c'est tout le sud-est de la France qui fait face à "un très fort danger d'incendies", selon la direction générale de la sécurité civile, qui recommande une grande prudence jusqu'à dimanche, rappelant que neuf feux sur dix sont d'origine humaine, dus à une activité économique ou à des imprudences (mégots de cigarettes, barbecues, feux de camps) .
Les départs de feu se multiplient dans toute la zone, comme dans les Bouches-du-Rhône, où les pompiers ont recensé 51 feux d'espaces naturels sur la journée, mais moins de 150 hectares détruits grâce à une "stratégie d'attaque des feux naissants" bien rodée dans le sud méditerranéen.
La sécheresse estivale y est fréquente, mais avec le réchauffement climatique, l'intensité et la fréquence des épisodes de sécheresse risquent encore d'augmenter, selon les experts de l'ONU pour le climat. Selon le gouvernement, le déficit en eau atteint actuellement 50 à 80% dans certains départements méditerranéens.
Fin juin, quelque 1.800 hectares avaient déjà brûlé sur le camp militaire de Canjuers (Var) et 1.250 hectares dans les Pyrénées-Orientales.
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O.Pereira--NZN