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La plateforme Uber a déclaré dimanche qu'elle ne ferait pas d'excuses pour son "passé", en réponse à une enquête internationale de journalistes montrant que l'entreprise a eu recours à des pratiques brutales et a "enfreint la loi" pour s'imposer malgré les réticences des politiques et des taxis.
"Nous n'avons pas fait et ne ferons pas d'excuses pour des comportements du passé qui ne sont clairement pas alignés avec nos valeurs actuelles", a indiqué Jill Hazelbaker, vice-présidente chargée des Affaires publiques d'Uber, dans un communiqué en ligne.
Le Guardian, un quotidien britannique, a obtenu et partagé avec le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) quelques 124.000 documents, datés de 2013 à 2017, comprenant des emails et messages des dirigeants d'Uber à l'époque, ainsi que des présentations, notes et factures.
Dimanche, plusieurs quotidiens (le Washington Post aux Etats-Unis, le Monde en France, et d'autres) ont publié leurs premiers articles tirés de ces "Uber Files".
Ils mettent en avant certaines méthodes employées pendant ces années d'expansion rapide mais aussi de confrontation pour Uber, de Paris à Johannesburg.
"L'entreprise a enfreint la loi, trompé la police et les régulateurs, exploité la violence contre les chauffeurs et fait pression en secret sur les gouvernements dans le monde entier", affirme le Guardian en introduction.
Les articles mentionnent notamment des messages de Travis Kalanick, alors patron de la société basée à San Francisco, quand des cadres se sont inquiétés des risques pour les conducteurs qu'Uber encourageait à participer à une manifestation à Paris.
"Je pense que ça vaut le coup", leur a répondu le cofondateur. "La violence garantit le succès".
"M. Kalanick n'a jamais suggéré qu'Uber exploite la violence aux dépens de la sécurité des conducteurs", a réagi Devon Spurgeon, porte-parole de l'ancien dirigeant controversé, dans un communiqué publié par l'ICIJ, où il réfute toutes les accusations.
Accusé d'avoir encouragé des pratiques managériales douteuses et brutales, sur fond de sexisme et de harcèlement au travail, M. Kalanick avait dû abandonner son rôle de directeur général du groupe en juin 2017.
Annonçant sa démission du conseil d'administration, fin 2019, il s'était dit "fier de tout ce qu'Uber a accompli".
Dans son communiqué de dimanche, Uber rappelle que les médias ont déjà abondamment couvert les erreurs de l'entreprise d'avant 2017, de la presse aux livres et même à une série télévisée.
"Uber est maintenant l'une des plateformes de travail les plus importantes au monde et fait partie de la vie quotidienne de plus de 100 millions de personnes. Nous sommes passés d'une ère de confrontation à une ère de collaboration", élabore Jill Hazelbaker.
L.Muratori--NZN