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L'éditrice Sophie de Closets, qui avait quitté la direction de Fayard en mars, a été nommée PDG des éditions Flammarion, a annoncé lundi le groupe Madrigall.
"Je confie à Sophie de Closets la présidence et la direction générale des Éditions Flammarion. À compter de ce jour, Sophie de Closets conduit les organisations et l'ensemble des développements éditoriaux des Éditions Flammarion", indique dans un communiqué le dirigeant du groupe, Antoine Gallimard.
Flammarion, qui édite Michel Houellebecq et Christine Angot, avait une direction intérimaire depuis le départ fin décembre d'Anna Pavlowitch, embauchée par un concurrent, Albin Michel.
Quant à Mme de Closets, 44 ans, elle avait quitté Fayard dans des conditions difficiles, au terme de 18 ans dans cette maison dont huit ans à la diriger.
"Sophie de Closets n'est pas partie de son plein gré de Fayard", affirmait en juin à l'AFP l'un des auteurs qu'elle éditait, l'essayiste et romancier Jacques Attali.
Elle était en grave conflit avec l'un des administrateurs de la maison mère Lagardère, qui n'est autre que l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy.
M. Sarkozy lui reproche d'avoir protégé contre vents et marées deux journalistes du journal Le Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, ayant publié des livres le mettant en cause, dont "La Haine: les années Sarko" en 2019.
"Je suis heureuse de rejoindre une maison et un groupe qui portent haut, depuis si longtemps, les valeurs de liberté, d’indépendance, de créativité, d’exigence indispensables à nos métiers", affirme Mme de Closets, citée dans le communiqué.
Outre M. Attali qui s'est dit déterminé à suivre Mme de Closets "où qu'elle aille", et MM. Davet et Lhomme, plusieurs auteurs mécontents du changement de direction chez Fayard ont quitté cet éditeur, et devraient être tentés de rejoindre Flammarion.
La numéro deux des ventes de livres en France en 2021, la romancière Virginie Grimaldi, est ainsi sans éditeur, de même que le sociologue Didier Eribon, ou encore le journaliste auteur d'une enquête choc sur les Ehpad du groupe Orpea, Victor Castanet.
H.Roth--NZN