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A deux ans des JO de Paris, réunion au sommet. Emmanuel Macron va rassembler tous les acteurs du dossier le 25 juillet alors que les organisateurs de cet événement entrent dans une phase cruciale, confrontés à la tension budgétaire due à l'inflation ainsi qu'à un défi sécuritaire notamment autour de la cérémonie d'ouverture sur la Seine.
Première mardi pour la nouvelle ministre des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra: elle a assisté au conseil d'administration du comité d'organisation (Cojo), qui se réunit environ tous les trois mois.
Faute de pouvoir rester en raison de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée, elle a donné d'entrée rendez-vous le 25 juillet pour un "point détaillé" autour du président de la République, de la Première ministre Elisabeth Borne, et des ministres concernés notamment, a fait savoir à l'AFP son ministère.
Un peu plus d'un mois après le fiasco de la finale de la Ligue des champions, le 28 mai au Stade de France, qui a écorné l'image de la France organisatrice de grands événements sportifs, l'exécutif - désormais dotée d'une ministre dédiée aux JO - veut tordre le cou à l'idée d'une quelconque impréparation.
- Basket à Lille -
Plusieurs chantiers sont en effet cruciaux. D'abord, le budget promis par tous et depuis la candidature de la France comme "sobre" et ne dérapant pas, mais aussi la sécurité ou encore les transports.
Mardi, le comité d'organisation en a terminé avec le jeu de chaises musicales des sites des épreuves olympiques. Il a acté que le basket ira bien à Lille pour les phases qualificatives, restera à Bercy pour les finales, et permutera avec le handball, qui ira dans le hall du Parc des Expos dont ne voulait pas le basket.
La boxe atterrit à Villepinte (Seine-Saint-Denis) pour les phases préliminaires en compensation du départ du tir de La Courneuve, dans le même département, pour le site de Châteauroux, dans l'Indre.
Cette nouvelle carte, que beaucoup souhaiteraient enfin définitive, doit encore recevoir le tampon du Comité international olympique (CIO). Elle avait déjà été remaniée à l'automne 2020 et avait permis de gagner quelques dizaines de millions d'euros dans une salve d'économies globales chiffrées à 300 millions d'euros.
- "Très tendus niveau budget" -
Le budget a aussi fait partie des discussions mardi, avec la présentation du rapport du comité d'audit, qui pointe le risque inflationniste. Tony Estanguet, patron du Cojo, sonne publiquement l'alerte depuis le mois de mai sur ce risque "impossible à imaginer il y a quelques mois" et auquel les JO n'échappent pas.
"Ils sont très tendus niveau budget", explique à l'AFP une source proche du dossier, pour tenir leur enveloppe de 4 milliards d'euros (billetterie, sponsors et contribution du CIO).
Le Cojo est déjà en négociation avec le CIO pour essayer de s'extraire de certaines contraintes du cahier des charges qui leur coûtent cher. "Sans cela, ils n'y arriveront pas", décrypte un ancien élu qui connaît le dossier.
"Ils vont vraiment mettre le paquet sur la cérémonie, le reste ça sera +cheap+ (bon marché)", croit savoir un président de fédération olympique. En fin d'année, la Cour des comptes, déjà en train de tout éplucher, rendra un rapport débattu au Parlement. L'ampleur des économies à faire sera alors connue.
Autre défi majeur pour les JO: sécuriser un événement d'ampleur, en particulier la cérémonie d'ouverture. Le nouveau préfet de police de Paris, qui arrivera le 21 juillet, prendra la relève de Didier Lallement - "vent debout" contre la cérémonie aux dires de certains- et sera amené à jouer un rôle majeur.
Après le fiasco du Stade de France, la question des transports, qui était déjà sur la table, sera au menu du rendez-vous du 25 juillet.
Alors que les JO doivent aussi laisser "un héritage", en particulier à la Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre de France, cette question sera aussi examinée, ainsi que celle "des moyens de mobiliser l'ensemble des Français" autour des JO, a expliqué le ministère des Sports à l'AFP.
U.Ammann--NZN