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Un doublement du taux du Livret A, de 1% à 2%, à partir du 1er août dans la foulée de la hausse de l'inflation, est "possible", a indiqué le gouverneur de la Banque de France, excluant cependant tout coup de pouce exceptionnel.
Le Livret d'épargne populaire (LEP) réservé aux ménages modestes mais que beaucoup ne possèdent pas, pourrait lui rapporter une rémunération de 4,5%, au lieu de 2,2%, selon les calculs des spécialistes.
Produit d'épargne détenu par le plus de Français, le Livret A voit son taux calculé automatiquement deux fois par an. La formule de calcul fait la moyenne entre, d'une part, le taux d'inflation moyen des six derniers mois et, d'autre part, la moyenne des taux interbancaires, auxquels les banques s'échangent de l'argent à court terme.
"Comme l'application de la formule conduit à une hausse significative sur le Livret A, et encore plus sur le LEP (Livret d'épargne populaire), il n'y a pas, à nos yeux, de justification à faire un geste exceptionnel supplémentaire", a expliqué sur France Info le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau.
Si le gouverneur applique à la lettre la formule, qui devrait conduire à un taux autour de 2%, sa décision s'impose. S'il souhaite y déroger, la décision est alors tranchée par le ministre de l'Economie.
Une décision officielle devrait intervenir ces prochains jours, probablement jeudi ou vendredi, ont déclaré à l'AFP des sources proches du dossier.
Si cette hausse peut sembler une bonne nouvelle pour les épargnants français, elle ne doit pas faire oublier que le taux, même revalorisé va rester très nettement inférieur à l'inflation. Le rendement net va rester négatif, à un niveau qui n'avait plus été observé depuis les années 1980.
- Plus haut depuis 2013 -
En février, la rémunération du livret A avait déjà doublé passant de 0,5%, un plancher historique, à 1%. L'inflation en France se limitait alors à 2,8% en décembre sur un an.
Sa rémunération pourrait à nouveau doubler et atteindre 2%, après la confirmation mercredi que l'inflation pour juin a atteint 5,8% sur un an.
Cette revalorisation entraînerait avec elle le taux du Livret de développement durable et solidaire (LDDS).
Si le chiffre de 2% est confirmé, ce serait le taux le plus élevé en près de 10 ans, puisqu'il avait été abaissé de 2,25% à 1,75% en février 2013.
Depuis cette date, la rémunération du livret A n'avait cessé de baisser, jusqu'à la précédente augmentation il y a six mois.
Géré conjointement par la Caisse des dépôts (CDC) et les réseaux bancaires, le Livret A sert essentiellement à financer le logement social, tandis que le LDDS est dédié à l'économie sociale et solidaire, ainsi qu'aux économies d'énergie dans les logements.
A eux deux, ces livrets totalisent plus de 485 milliards d'euros d'encours, selon la CDC. C'est beaucoup moins que l'assurance vie, qui totalise plus de 1.850 milliards d'euros d'encours, selon France Assureurs.
Le Livret A reste plus avantageux que beaucoup de produits d'épargne, et notamment des fonds euros de l'assurance vie, dont le capital est garanti, mais qui, une fois les impôts pris en compte ont un rendement autour de 1%, en moyenne.
Quelque 19 millions de Français peuvent avoir accès au Livret d'épargne populaire plafonné à 7.700 euros, mais plus de la moitié d'entre eux n'en ont pas, a précisé le gouverneur de la Banque de France qui les a appelés à se saisir de cette solution d'épargne.
Ces livrets bénéficient d'un taux d'intérêt garanti, sont exonérés d'impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux, et l'argent déposé reste disponible à tout moment.
N.Zaugg--NZN