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Le bilan s'aggrave en Gironde où des incendies, des "feux compliqués" qui progressent toujours, ont déjà ravagé près de 2.800 hectares de pins mercredi, sur fond de nouvelle vague de chaleur dans le sud de la France.
Les pompiers luttent depuis mardi après-midi contre deux incendies de forêt distincts, l'un à Landiras, à une quarantaine de kilomètres au sud de Bordeaux où 1.500 hectares ont déjà brûlé, et un second à La Teste-de-Buch, qui a dévoré 1.200 hectares, près de la dune du Pilat, exceptionnellement fermée au public. Aucune victime n'est à déplorer.
Selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, venu à La Teste-de-Buch "soutenir" les soldats du feu sur le front des deux incendies, ce sont au total "2.800 hectares" de pins qui sont partis en fumée.
"Tout laisse à penser que le feu poursuit sa progression malgré le travail d'un peu plus de 1.000 sapeurs-pompiers de la Gironde et des autres départements", a déclaré le ministre à la presse, évoquant le rôle aggravant des "vents et de la sécheresse".
Ces feux sévissent sur fond d'épisode caniculaire - le 2e en un mois, illustration du changement climatique qui va causer des étés "de plus en plus chauds, où 35 degrés sera la norme", selon Météo-France.
La Gironde est placée en vigilance orange canicule comme six autres départements situés dans le sud-ouest et la Drôme-Ardèche
"On a deux feux compliqués" avec un "vent tournant sur les deux sites qui oblige à réévaluer tout le temps le dispositif. De plus, à la Teste, c’est du sable, c’est complexe en terme de circulation", a expliqué à l'AFP le commandant des pompiers Matthieu Jomain avant de résumer: "on a de longues heures devant nous".
Sur ces terrains secs, outre le vent, l'ennemi vient aussi des "pignes (pommes de pins, Ndlr)" qui "peuvent être projetées et aller mettre le feu 100 m plus loin. C'est un vrai combat", renchérit Patrick Davet, maire de La Teste-de-Buch.
Si à Landiras, l'origine de l'incendie n'est pas encore connue, à La Teste-de-Buch, "un accident ou une panne de camion, un camion qui a pris feu en tout cas" est en cause, indiquait dans l'après-midi la préfète de la Gironde Fabienne Buccio.
"Neuf feux sur 10 ne sont pas liés directement au réchauffement climatique même si évidemment celui-ci aggrave les difficultés, mais bien d'origine humaine", soit de manière "involontaire", soit par des "pyromanes", a souligné le ministre.
- "Les cris", "l'odeur" -
Dans la nuit, 6.000 personnes logeant dans cinq campings de la zone très touristique du Pilat ont été évacuées préventivement au parc des expositions de la Teste-de-Buch où elles ont passé la nuit sur des lits de camp.
"On voit ça a la TV et on se dit que ça ne va jamais nous arriver, et puis forcément quand ça nous arrive, ça fait un peu bizarre. Les cris des gens (...) l'odeur de la fumée tout ça, c'est flippant", a témoigné à l'AFP Pascal Cordonnier, un touriste évacué venu de Troyes.
Sur place, sous une chaleur de plomb, la solidarité s'est organisée pour soutenir les déplacés de la nuit qui ont pour la plupart laissé leurs affaires dans leurs tentes et caravanes.
Mais sur place au parc des expos, les "sanitaires" et les "matelas" manquent et le maire de La Teste-de-Buch a prévenu qu'il ne pourrait "pas les garder indéfiniment dans ce local".
"Ils peuvent quitter les lieux où ils sont hébergés mais pas retourner dans leur camping", du moins pas pour le moment, "l'enjeu est trop risqué", a mis en garde la préfète.
Si d'autres évacuations ne sont pas prévues dans l'immédiat, la préfecture a déjà "pré-alerté" "d’autres campings" ainsi que des résidents "du côté de la base militaire de Cazaux notamment".
Pour ces deux incendies, "10 moyens aériens", des avions canadairs et dash, sont mis en oeuvre, "soit à peu près la moitié de ce que compte la France", selon la préfète.
La préfecture de la Gironde avait placé mardi le département en vigilance orange feu de forêts (vigilance "élevée"/niveau 3 sur 5), "au vu des conditions météorologiques".
"Cette saison des feux a commencé très tôt", a relevé Gérald Darmanin en indiquant que "15.000 ha" ont déjà brûlé depuis le début de l'année contre, "moins de 1.000 ha à la même date" en 2021.
Des pointes voisines de 40° sont attendues dans le sud-ouest jeudi après-midi pour ce nouvel épisode caniculaire dont le pic est prévu "entre samedi et mardi", selon Météo France.
Les risques élevés d’incendie ont conduit des villes comme Nîmes à renoncer à son feu d'artifice du 14 Juillet ou à adapter, comme à Toulouse ou Lourdes, les festivités.
mto-bpe-elm-nal/HJ
O.Hofer--NZN