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La police a révélé mardi que l'auteur d'une tuerie dans une école chrétienne de Nashville possédait sept armes à feu et était suivi pour des problèmes psychiatriques, un cocktail au coeur de nombreux drames aux Etats-Unis.
"Audrey Hale avait acheté légalement sept armes à feu dans cinq armureries locales", a déclaré le chef de la police locale, John Drake, lors d'une conférence de presse.
Trois pièces de son arsenal -- deux fusils d'assaut et un pistolet -- ont été utilisées lundi matin pour semer la mort au sein de la "Covenant School", une petite école privée située au sud de la capitale du Tennessee.
Audrey Hale, qui avait été scolarisé enfant dans cet établissement, a été abattu par des policiers après avoir tué trois élèves âgés de 9 ans et trois employés de l'école, dont la directrice.
Après l'avoir décrit comme une jeune femme, les forces de l'ordre ont précisé qu'il s'agissait d'une personne transgenre de 28 ans, qui utilisait des pronoms masculins pour se décrire sur internet.
"Nous n'avons toujours pas de mobile", a-t-il encore dit.
La veille, il avait évoqué une attaque "ciblée" contre la "Covenant School", dont des plans détaillés ont été retrouvés au domicile de l'attaquant, et évoqué une possible "rancune" contre cette école qui défend des valeurs religieuses traditionnelles.
John Drake avait également reconnu "l'existence de théorie" autour de l'identité de genre de l'agresseur. "Nous suivons toutes les pistes et quand nous serons fixés, nous vous tiendrons au courant", avait-il ajouté.
- "Plus de mal" -
Les éclaircissements pourraient venir d'écrits laissés par Audrey Hale. Lors d'une perquisition à son domicile, les forces de l'ordre ont en effet retrouvé un document qu'elles ont qualifié de "manifeste".
Juste avant le passage à l'acte, le jeune tireur avait par ailleurs envoyé un message à une connaissance pour l'informer que "quelque chose de mal" allait arriver. "Un jour, cela sera plus clair", avait écrit Audrey Hale, selon la chaîne locale WTVF. "J'ai laissé suffisamment de preuves derrière moi".
Son interlocutrice, Averianna Patton, avait contacté la police à 10H13 (15H13 GMT) mais n'a été recontactée qu'après le drame.
Quasiment au même moment, Audrey Hale forçait l'entrée de son ancienne école en tirant à travers une porte en verre. Des images de vidéosurveillance, diffusées par la police, montrent une silhouette lourdement armée, avec un foulard rouge sur la tête, progresser dans le bâtiment.
La police a publié mardi la vidéo de l'intervention qui a mis fin au carnage. Filmées par les caméras piétons de deux agents, les images montrent les forces de l'ordre progresser dans les couloirs décorés de dessins d'enfants et tirer à plusieurs reprises sur Audrey Hale, qui s'écroule.
Son décès a été prononcé à 10H27. D'après la police, il avait un stock important de munitions et était "préparé pour faire plus de mal".
- "Effrayés" -
A Nashville, la population était sous le choc. "On a entendu parler des fusillades, mais c'est différent quand c'est à votre porte", a déclaré à l'AFP Stacie Wilford, une infirmière venue se recueillir lundi soir sur un autel improvisé en mémoire des victimes.
"Nous avons le coeur brisé", a pour sa part confié dans un communiqué la famille d'une jeune victime, Evelyn Dieckhaus, qu'ils ont décrite comme "un rayon de soleil".
La classe politique a partagé cette émotion mais s'est à nouveau divisée sur le rôle des armes à feu: le président démocrate Joe Biden a renouvelé son appel à interdire les fusils d'assaut, une option que rejettent vigoureusement les élus républicains.
Environ 400 millions d'armes à feu sont en circulation aux Etats-Unis, où elles ont causé en 2020 plus de 45.000 décès par suicide, accident ou homicide, selon les derniers chiffres des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC).
Pour la première fois cette année-là, les armes sont devenues la première cause de mortalité chez les jeunes de moins de 19 ans, avec 4.368 décès, devant les accidents de voiture et les overdoses, d'après les CDC.
Malgré tout, une majorité d'Américains restent très attachés au port d'armes, au nom du droit à l'autodéfense, et plusieurs voix se sont élevées pour regretter qu'il n'y ait pas eu d'employé armé dans l'école.
H.Roth--NZN