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"Les pratiques artistiques transforment-elles le monde?", "Revient-il à l'État de décider de ce qui est juste?": quelque 520.000 lycéens planchent mercredi matin sur l'épreuve redoutée de philosophie du bac, dans un contexte de vague de chaleur exceptionnelle sur toute la France.
Depuis 08H00, les 523.199 lycéens de Terminale de lycées généraux et technologiques travaillent sur l'un des trois sujets proposés (deux dissertations et un commentaire de texte) dans le cadre du bac nouvelle formule, décidé par l'ex-ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer.
En voie générale, les candidats ont dû choisir entre un sujet sur l'art, "Les pratiques artistiques transforment-elles le monde?", un autre sur l'Etat, "Revient-il à l'Etat de décider ce qui est juste?" et un texte d'Antoine-Augustin Cournot. En voie technologique, ils travaillent sur "La liberté consiste-t-elle à n'obéir à personne?", "Est-il juste de défendre ses droits par tous les moyens?" ou un texte de Denis Diderot.
"Je suis vraiment scientifique donc j'ai jamais apprécié la philo. C'est une matière assez mystérieuse pour moi", lance Chloé, 17 ans, devant le lycée Arago dans le sud-est de Paris.
"L'épreuve de philo, c'est pas tout à fait une épreuve comme les autres", abonde Nazim, 18 ans, devant le lycée Thiers à Marseille. "Elle est plus inquiétante", ajoute-t-il auprès de l'AFP.
Cette année, l'épreuve se déroule dans un contexte de forte chaleur, avec des pointes pouvant dépasser les 40°C. Le ministère de l'Education a appelé les recteurs et les centres d'examen à "la vigilance".
Il s'agit de "principes de bon sens: aération des salles de cours, distribution d'eau pour les personnels et les élèves et autant que possible, des élèves placés dans des salles ombragées", a déclaré à l'issue du Conseil des ministres le ministre de l'Education Pap Ndiaye.
Selon le ministre, qui a réuni les recteurs mardi après-midi à ce sujet, "ces dispositions devraient permettre de passer la semaine dans les meilleures conditions".
Face à la température déjà élevée au petit matin devant le lycée Saint-Sernin, à Toulouse, Selma, 17 ans, se sent "fatiguée, en partie à cause de la chaleur". Elle dit avoir "bien préparé" l'épreuve et a de quoi boire.
- "Inquiets pour leur avenir" -
Saphia Guereschi, secrétaire générale du Snics-FSU, syndicat majoritaire des infirmières scolaires, ne fait, à ce stade, "pas état de remontées de difficultés particulières liées à la chaleur" dans les établissements, notamment pour les lycéens de la voie professionnelle qui ont, eux, démarré leurs épreuves écrites mardi.
"Les élèves sont davantage inquiets pour leur avenir", relève-t-elle.
Pour cause de très forte chaleur, en 2019, le ministre de l'Education d'alors, Jean-Michel Blanquer, avait décalé, trois jours avant l'échéance, les épreuves du brevet des collèges. Coïncidence: c'est cette même génération d'élèves qui va devoir plancher, cette fois sur le bac.
Les notes des épreuves qui se tiennent en juin (philosophie et grand oral) ne seront pas prises en compte dans la plateforme d'accès aux études supérieures Parcoursup, qui délivre ses réponses aux voeux des candidats depuis début juin. Mais elles le sont dans la moyenne du bac, sésame nécessaire pour ceux qui veulent poursuivre leurs études.
L'épreuve du grand oral se déroulera entre le 20 juin et le 1er juillet. Les résultats du bac seront publiés le 5 juillet.
Depuis sa réforme en 2019, la note du baccalauréat repose à 40% sur du contrôle continu et à 60% sur des épreuves terminales (le français passé en classe de Première, la philosophie, les épreuves de spécialités et le grand oral, passés en Terminale).
Le taux de réussite au baccalauréat dépasse depuis 2012 les 80%. L'an dernier, près de 94% des candidats avaient décroché l'examen.
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Y.Keller--NZN