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Des membres de l'équipe féminine de natation de l'université de Pennsylvanie ont soutenu jeudi la décision de la fédération américaine de durcir ses règles pour les athlètes transgenres, certaines étudiantes estimant que l'une des nageuses du club, Lia Thomas, était injustement avantagée parce que née homme.
Les règles édictées par USA Swimming - des examens médicaux analysant notamment le taux de testostérone - pourraient barrer la route à la nageuse des prochaines compétitions. Une rencontre de l'Ivy League, qui regroupe les universités américaines les plus prestigieuses, est prévue courant février, et les championnats nationaux universitaires (NCAA) en mars.
"Nous demandons que (l'université) et l'Ivy League nous soutiennent en tant que femmes biologiques et n'engagent pas d'action judiciaire avec la NCAA pour contester" les nouvelles règles, affirment 16 membres de l'équipe dans une lettre publiée par le magazine Swimming World.
Tout en soutenant "pleinement" Lia Thomas qui a "totalement le droit de vivre sa vie de manière authentique", les signataires estiment que "dans les compétitions sportives, le sexe biologique est une question différente de l'identité de genre".
Lia Thomas, qui a entamé sa transition en mai 2019 avec un traitement hormonal, "a un avantage déloyal dans les compétitions féminines", ajoutent-elles, rappelant que la nageuse était classée 462e chez les hommes avant d'être N.1 chez les femmes.
Alors que seules 18 des 40 athlètes du club seront qualifiées pour l'Ivy League, Lia Thomas bénéficie selon ces nageuses "des avantages de la force, la taille et la capacité pulmonaire qui ne viennent que de la puberté masculine".
Parmi les signataires figurent des nageuses qui ne sont pas qualifiées pour l'Ivy League ou ne concourent pas dans les mêmes disciplines.
Toutes disent en revanche avoir "le sentiment que l'université, notre école, notre championnat et la NCAA ne nous ont pas soutenues".
Les nageuses précisent aussi avoir été menacées d'exclusion du club si elles contestaient la qualification de Lia Thomas et qu'ont leur avait interdit de parler aux médias.
D'autres membres de l'équipe avaient auparavant soutenu la jeune nageuse transgenre.
La polémique autour des très bons résultats de Lia Thomas, 22 ans et arrivée cette saison chez les femmes après avoir concouru chez les garçons, pose à nouveau la délicate question de la place de ces sportifs, entre souci d'inclusion et protection de l'équité sportive.
Elle a aussi pris un tour politique. Plusieurs Etats conservateurs ont récemment légiféré pour barrer la route des jeunes filles transgenres au sport féminin à l'école.
A.P.Huber--NZN