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Le bilan des pluies diluviennes qui ont dévasté une grande partie de la ville brésilienne de Petropolis (sud-est) a dépassé les 200 morts, ont annoncé mercredi les autorités, tandis que les pompiers continuaient de rechercher des dizaines de disparus.
Selon le dernier bilan communiqué par la police, 204 personnes, "124 femmes et 80 hommes", ont péri dans les inondations et glissements de terrain, et 51 personnes sont toujours portées disparues.
Ce chiffre a diminué ces derniers jours, au fur et à mesure que les corps ont été identifiés ou que des familles ont retrouvé des proches sains et saufs.
Plus de 800 personnes contraintes de quitter leurs domiciles demeurent hébergées dans des structures d'accueil d'urgence, notamment des écoles municipales.
Le 15 février, il a plu en quelques heures dans la soirée davantage que la moyenne pour un mois de février, le plus grand volume de précipitations jamais enregistré depuis 1932, selon les autorités.
Les violents orages ont provoqué des glissements de terrain qui ont détruit des dizaines d'habitations construites à flanc de colline.
Ces précipitations extrêmes ont également provoqué de terribles inondations, transformant les rues de cette ville très touristique en torrents de boue et renversant des véhicules, y compris des autobus, entraînés dans des rivières.
La plupart des victimes étaient des habitants de maisons bâties dans des zones à risque, sans permis de construire, dans cette ville de 300.000 habitants située dans une région montagneuse à 60 km au nord de Rio de Janeiro.
La surface de terrains occupés par des habitations construites illégalement à Petropolis a plus que doublé de 1985 à 2020, selon des données de la plateforme scientifique Mapbiomas et de l'institut de statistiques IBGE publiées mercredi par le site d'informations G1.
Une augmentation de 108%, malgré d'autres drames similaires survenus pendant cette période, comme en 1988 quand 171 personnes avaient trouvé la mort lors de glissements de terrain.
En 2011, d'autres pluies meurtrières avaient fait plus de 900 morts dans la vaste région montagneuse qui comprend Petropolis et les villes voisines de Nova Friburgo, Itaipava et Teresopolis.
Le Morro da Oficina, colline où a eu lieu le pire glissement de terrain du 15 février, dans le quartier Alto da Serra, figure parmi les 48 zones occupées illégalement par des habitations à Petropolis, indique l'IBGE.
Selon le Centre de surveillance des catastrophes naturelles (Cemaden), environ 9,5 millions de personnes au Brésil vivent dans des zones dites "à risque", particulièrement vulnérables face aux inondations ou aux glissements de terrain.
La plupart d'entre elles résident dans des favelas, quartiers pauvres aux constructions précaires, la plus souvent sans tout-à-l'égout.
M.J.Baumann--NZN