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Les ministres de plusieurs pays européens inquiets du projet de norme automobile antipollution Euro 7 présenté par Bruxelles, en cours de négociations et très contesté par l'industrie, participeront lundi à une réunion organisée à Strasbourg (France) à l'initiative de la République tchèque.
Cette réunion intervient alors que l'Allemagne a bloqué mardi un vote des 27 Etats membres, censé être une formalité, pour entériner l'interdiction de la vente de voitures neuves à moteur thermique en 2035.
Ce vote a été repoussé sine die, l'Allemagne souhaitant s'abstenir, tout comme la Bulgarie, tandis que l'Italie et la Pologne s'opposent de longue date au texte, ce qui rendait impossible la majorité qualifiée nécessaire.
Berlin réclame notamment des garanties pour ouvrir la voie aux véhicules fonctionnant aux carburants de synthèse, y compris après 2035.
Mais la réunion de lundi, organisée peu avant le coup d'envoi d'une session plénière du Parlement européen à Strasbourg, réunira "un groupe large" d'Etats membres, non nécessairement opposés à la fin des moteurs thermiques, mais inquiets du durcissement des normes environnementales imposées au secteur automobile, a indiqué Prague lundi.
La Commission européenne a présenté en novembre ses propositions sur la norme antipollution Euro 7, censée s'imposer à partir de 2025.
Bruxelles souhaite notamment rendre les tests d'émissions des véhicules plus conformes aux conditions réelles de conduite et fixer des limites à l'émission de particules provoquée par l'usure des freins et des pneus, afin de réduire de 35% les émissions d'oxydes d'azote (NOx) des voitures particulières et utilitaires légers par rapport à la norme précédente Euro 6.
"La norme d'émission Euro 7, en l'état, mettrait en péril l'industrie automobile dans toute l'Europe. En même temps, elle représente un risque pour l'emploi", a déclaré lundi le ministre tchèque des Transports Martin Kupka, interrogé par l'agence tchèque CTK avant son départ pour Strasbourg.
La proposition de Bruxelles est farouchement rejetée par les constructeurs, qui veulent une norme a minima pour ces motorisations thermiques censées disparaître en 2035. Selon eux, la norme Euro 7 proposée entraînerait un fort renchérissement des prix des véhicules, au risque de plomber encore davantage un marché européen déjà mal en point.
Le ministre allemand des Transports Volker Wissing (FDP, libéraux) a confirmé lundi sa venue à Strasbourg, appelant sur Twitter à ne pas "prédéterminer politiquement les technologies" du secteur automobile.
N.Fischer--NZN