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Les émissions de gaz à effet de serre ont baissé de près de 2% en Allemagne l'an dernier grâce au déploiement des renouvelables et à la baisse de production industrielle en raison de la crise énergétique, selon des chiffres officiels publiés mercredi.
La première économie européenne a ainsi atteint l'objectif qu'elle s'était fixé pour l'année 2022, en dépit de la relance temporaire de centrales à charbon pour compenser les coupures de gaz russe.
En 2022, le pays "a émis 746 millions de tonnes de CO2, soit 15 millions de moins qu'en 2021", ce qui représente une baisse de "1,9%", a indiqué dans un communiqué l'Agence Fédérale de l'Environnement (AFE).
"Les objectifs du gouvernement sont atteints", s'est félicité Dirk Messner, le président de cette autorité gouvernementale indépendante, lors d'une conférence de presse.
Berlin tablait sur un maximum de 756 millions de tonnes de CO2.
"Ces chiffres sont encourageants alors que nous avons subi les conséquences de l'invasion russe de l'Ukraine", a commenté le ministre de l’Économie et du Climat Robert Habeck.
L'arrêt progressif des flux de gaz russe vers l'Allemagne a contraint le pays à augmenter son recours au charbon, faisant grimper de 4,4% les émissions du secteur de l'énergie.
Mais l'envolée des prix de l'énergie a aussi fait chuter la production industrielle, provoquant une chute de 10,4% de ses émissions.
"Ce n'est pas la transformation que nous voulons. Il faut continuer la production industrielle en réduisant notre impact sur le climat", a toutefois déclaré M. Messner.
Du côté des transports, où l'Allemagne est traditionnellement mauvaise élève, les émissions ont connu une légère hausse de 0,7%, ratant l'objectif du gouvernement.
La production d'énergies renouvelables a en revanche connu une hausse de 9% sur un an, représentant près de la moitié de l'électricité produite en Allemagne.
Mais le chemin est encore long pour atteindre l'objectif de Berlin d'une neutralité carbone en 2045, a averti Dirk Messner.
Cela nécessiterait de "multiplier par trois le rythme d'installation des panneaux solaires et éoliennes", et "baisser les émissions de 6% par an", estime l'Agence.
Ce rapport "met une fois de plus en évidence le rythme beaucoup trop lent de la transition climatique du gouvernement", a de son côté dénoncé l'ONG environnementale Klima Allianz.
Berlin veut porter la part des renouvelables à 80% d'ici 2030 dans la production d'électricité. Pour cela le gouvernement d'Olaf Scholz a adopté d'importantes modifications législatives, avec notamment un objectif de 2% de la surface totale du territoire national affecté à l'éolien.
En France, les émissions ont stagné (-0,3%) sur un an entre janvier et septembre 2022, selon un rapport provisoire publié fin décembre.
W.Vogt--NZN