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Une grande ville portuaire en Birmanie, Sittwe dans le golfe du Bengale, restait coupée du monde lundi au lendemain du passage du violent cyclone Mocha qui a dévasté l'Ouest du pays et le Bangladesh voisin où les immenses camps de réfugiés ont été épargnés.
Avec des vents jusqu'à 195 km/h, la plus grosse tempête depuis plus d'une décennie dans le golfe du Bengale, s'est abattue dimanche entre Sittwe, en Birmanie, et Cox's Bazar, au Bangladesh.
En fin de journée dimanche, la tempête était en grande partie passée, épargnant les tentaculaires camps de réfugiés abritant près d'un million de Rohingyas au Bangladesh. Les autorités du pays ont fait état d'aucun mort.
Les communications avec Sittwe, où vivent environ 150.000 personnes et qui a subi le plus gros de la tempête, selon les sites permettant de suivre l'évolution des cyclones, restaient interrompues lundi.
La route menant à la ville était jonchée d'arbres, de pylônes et de câbles électriques, ont constaté des correspondants de l'AFP.
Une colonne de véhicules transportant des équipes de secouristes tentait de déblayer les accès à coup de tronçonneuses pour rejoindre la ville, sous le regard d'habitants inquiets pour leurs proches.
Le cyclone s'est abattu sur le rivage birman dimanche, provoquant une onde de marée de plusieurs mètres et des vents violents qui ont renversé une tour de communication à Sittwe, capitale de l'Etat Rakhine, selon des images publiées sur les réseaux sociaux.
- "Je suis inquiet" -
Les médias liés à la junte au pouvoir ont rapporté que des centaines d'antennes relais de téléphonie mobile ne sont plus opérationnelles.
"Je veux rentrer chez moi le plus vite possible car nous ne connaissons pas la situation à Sittwe", a déclaré à l'AFP un habitant de la ville ayant requis l'anonymat.
"Il n'y a pas de ligne téléphonique, pas d'internet (...) Je suis inquiet pour ma maison et mes biens".
Le chef de la junte, Min Aung Hlaing, a "demandé aux fonctionnaires de préparer le transport des secours vers l'aéroport de Sittwe", ont rapporté les médias d'Etat lundi, sans donner de détails sur la date d'arrivée des secours.
Les problèmes de communication ne permettent pas encore d'évaluer les dégâts dans l'Etat Rakhine où vit l'essentiel de la minorité rohingya, selon les Nations unies.
"Les premières informations qui remontent laissent penser que les dégâts sont importants", a déclaré dimanche soir le bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies.
Au Bangladesh, où les autorités ont affirmé avoir évacué 750.000 personnes, Kamrul Hasan, un responsable ministériel a indiqué à l'AFP que le cyclone n'a fait aucune victime. Dans les camps de Rohingyas, où environ un million de personnes vivent dans 190.000 abris de bambou et de bâches, les dégâts sont également minimes.
"Environ 300 abris ont été détruits par le cyclone", a déclaré à l'AFP le commissaire adjoint aux réfugiés, Shamsud Douza.
Les risques de glissements de terrain dans les camps sont également faibles "en raison de précipitation peu abondantes".
"Le ciel est devenu clair. Le cyclone Mocha est la tempête la plus puissante à frapper le Bangladesh depuis le cyclone Sidr", a déclaré à l'AFP Azizur Rahman, directeur du département météorologique du Bangladesh.
En novembre 2007, Sidr avait ravagé la côte méridionale du Bangladesh, tuant plus de 3.000 personnes et causant plusieurs milliards de dollars de dégâts.
Ces dernières années, une amélioration des prévisions météorologiques et des évacuations plus efficaces ont drastiquement réduit le nombre de tués lors de cyclones.
Les cyclones, parfois appelés ouragans dans l'Atlantique et typhons dans le Pacifique, sont une menace régulière sur les côtes du Nord de l'océan Indien, où vivent des dizaines de millions de personnes.
En mai 2008, le cyclone Nargis avait fait au moins 138.000 morts ou disparus en Birmanie, la pire catastrophe naturelle de l'histoire du pays.
Les scientifiques ont prévenu que les cyclones devenaient plus puissants dans certaines régions du monde à cause du réchauffement climatique.
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P.E.Steiner--NZN