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Succession de tempêtes en France, avec un bilan qui s'alourdit: un salarié d'Enedis mobilisé après la tempête Ciaran est mort samedi soir en Bretagne, alors qu'une autre dépression baptisée Domingos a causé de nouveaux dégâts dimanche sur la façade atlantique.
Le décès par électrocution de cet agent âgé d'une quarantaine d'années, venu en renfort d'Occitanie pour participer aux réparations du réseau électrique, porte à au moins trois morts le bilan en France après le passage entre mercredi et jeudi de Ciaran, qui a également fait au moins 47 blessés.
Domingos, présentée comme "moins sévère" que sa devancière par Météo-France mais tout de même accompagnée de vents très violents, a fait au moins cinq blessés dans la nuit de samedi à dimanche, dont deux sapeurs-pompiers dans les Deux-Sèvres et la Vienne.
Si Météo-France a levé dimanche les alertes orange "vent" et "pluie-inondation", ne laissant que dix départements en vigilance orange pour "crues" et "vagues-submersion", les dégâts matériels sont importants depuis le début de la semaine.
Selon Enedis, environ 300.000 clients étaient encore sans électricité dimanche matin, surtout en Bretagne, Normandie, et Nouvelle-Aquitaine après les passages de Ciaran et Domingos.
La tempête "a duré toute la nuit, le vent était hyper fort", a raconté à l'AFP Viviane Ramel, toujours privée de courant dimanche vers 11h00 à Lesparre-Médoc, à 60 km au nord-ouest de Bordeaux.
Cette cadre dans l'administration a donc fêté samedi soir son 39e anniversaire à la bougie après un fort coup de vent: "La porte du salon s'est ouverte soudainement, toutes les feuilles d'arbres sont rentrées, et deux minutes après, plus d'électricité", a-t-elle expliqué. "On a pu cuisiner au gaz. Maintenant, la question c'est le congélateur, on va voir combien de temps ça tient."
- "En deuil" -
L'accident mortel du salarié d'Enedis a eu lieu vers 19H15 samedi à Pont-Aven (Finistère), alors qu'une équipe de techniciens intervenait sur des câbles endommagés. Selon les premiers éléments de l'enquête, ce quadragénaire est mort électrocuté en manipulant ces câbles endommagés, a indiqué la gendarmerie.
"Il était venu en renfort de Midi-Pyrénées. J'adresse mes condoléances à sa famille, ses proches et tous ses collègues touchés par ce drame. Le secteur de l'énergie est en deuil", a réagi sur X (anciennement Twitter) Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique.
Un "temps de recueillement" sera observé "au moment de la prise de travail dimanche", a précisé Enedis.
A Rochefort (Charente-Maritime), un arbre s'est abattu sur l'emblématique carrousel de la place Colbert, a constaté un photographe de l'AFP.
En Corse, la crue du deuxième plus long fleuve de l'île, le Tavignano, a causé la destruction le pont de Baliri à Corte, selon la préfecture.
- Retards monstres -
Dimanche matin, une vigilance orange crues englobe encore la Corrèze, la Dordogne, la Charente, la Charente-Maritime, les Deux-Sèvres, la Vienne, le Pas-de-Calais, tandis qu'une vigilance orange vagues-submersion concerne les Alpes-Maritimes, la Corse-du-Sud et le Var.
La tempête a laissé "place à un régime d'averses, avec des rafales de vent beaucoup moins fortes en plaine", a écrit l'organisme public à 10H00.
Après les vents record de Ciaran mercredi et jeudi, jusqu'à 207 km/h sur la pointe du Raz (Finistère), Météo-France a enregistré samedi soir des vents à 152 km/h à Lège-Cap-Ferret (Gironde), 144 km/h à Cognac (Charente), 138 km/h à Rochefort (Charente-Maritime) et 136 km/h à Niort.
Un peu partout en France, les transports ont été très perturbés en ce dernier week-end des vacances de Toussaint, avec notamment des retards monstres pour deux trains de la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT) dont les passagers ont dû passer la nuit en gare de Brive, selon la SNCF.
En Europe, la tempête a fait au moins 20 morts dont deux en Belgique, un à Madrid, un en Allemagne, un aux Pays-Bas, sept en Italie, deux en Bulgarie et quatre dans un naufrage au Portugal.
S'ils constituent des phénomènes naturels, les inondations, cyclones et sécheresses peuvent être amplifiés par le réchauffement climatique généré par les activités humaines. Les phénomènes de vagues-submersion sur les côtes risquent ainsi de devenir plus dangereux avec la montée du niveau de la mer liée à la fonte des glaces.
laf-tll-agu-jed/gf/rhl
P.Gashi--NZN