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Le président Emmanuel Macron a promis mardi un "fonds de soutien" de 50 millions d'euros aux collectivités du Pas-de-Calais, dévastées par plusieurs jours de pluies, de crues et d'inondations, et dont les habitants, épuisés, redoutent une nouvelle montée des eaux.
Cet argent, auquel sera adjoint un "fonds exceptionnel de soutien" aux agriculteurs, y compris ceux de Bretagne et Normandie impactés par les tempêtes, est destiné à "accompagner les communes les plus touchées, pour que ça aille très vite", a déclaré le chef de l'Etat depuis un gymnase de Saint-Omer.
Les assurances se sont engagées à faire preuve d'une "très grande réactivité", a-t-il dit.
Selon le préfet du Pas-de-Calais, Jacques Billant, 5.000 habitations ont été touchées par ces inondations "exceptionnelles" et "1.400 personnes évacuées" depuis le 6 novembre. Le bilan reste de "quatre blessés légers".
"Les prochaines heures vont être compliquées parce que ça va continuer à tomber", a prévenu le président. La "phase de décrue va prendre plusieurs jours".
- "A bout" -
Le Pas-de-Calais a été placé mardi en vigilance orange pluie-inondation jusqu'à 16H00 par Météo-France et en vigilance jaune pour vent et vagues-submersion.
Les sept rivières du département surveillées par Vigicrues sont en vigilance orange crues: la Liane, la Lys amont, la Lawe-Clarence, la Canche, la Lys plaine, la Hem et l'Aa.
"Les pluies de ce mardi pourraient provoquer une remontée des niveaux", a prévenu l'organisme de prévision.
Après un passage dans une exploitation agricole de Saint-Omer, Emmanuel Macron s'est rendu à Blendecques, commune particulièrement affectée par les inondations, où 32 rues et 862 maisons ont été touchées.
Certains habitants ont pu regagner leurs logements "mais une cinquantaine de personnes sinistrées a encore dormi dans notre salle d’hébergement", a affirmé Jean-Christophe Castelain, adjoint au maire. "Les gens sont très inquiets, énervés", a-t-il ajouté. "On n'annonce rien de bon pour les jours qui viennent, beaucoup d'habitants sont à bout."
"M. Macron, c'est bien, il se déplace, il vient voir. Mais il faut agir", lance Corinne Baroux, une habitante venue aider les sinistrés dans le gymnase mis à disposition.
Aux environs de Saint-Omer, où l'eau atteint "encore plus d'un mètre dans certaines maisons", la Croix-Rouge a décidé de réinstaller des centres d’hébergement, selon Fabienne Berquier, présidente de l'association dans le Pas-de-Calais.
- "Dons de nourriture" -
Le chef de l'Etat a annoncé avoir confié au maire de Saint-Omer une mission pour améliorer l'évacuation vers la mer des cours d'eau les plus à risque, en s'inspirant par exemple des Pays-Bas.
Sur décision de la préfecture, les établissements scolaires de 279 communes du département, soit 388 établissements, sont restés fermés mardi comme la veille.
La CCI des Hauts-de-France a mis en place un guichet unique pour apporter "des premières solutions aux entreprises impactées face aux dégâts matériels, aux pertes d'exploitation et à l'épuisement", selon un communiqué.
Les Restos du Coeur ont fait un appel urgent pour "des dons de nourriture" et "des bénévoles" afin de distribuer les vêtements, couvertures et nourritures récoltés.
Outre les quatre blessés légers, une sexagénaire a été retrouvée morte samedi à Bailleul (Nord) dans sa voiture accidentée dans un fossé inondé, sans lien certain avec les intempérie, selon le parquet de Dunkerque.
S'ils constituent des phénomènes naturels, les inondations, cyclones et sécheresses peuvent être amplifiés par le réchauffement climatique généré par les activités humaines. "L’adaptation de notre pays au changement climatique suppose de repenser toutes nos habitudes", a affirmé Emmanuel Macron.
T.Furrer--NZN