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Le niveau de plusieurs cours d'eau monte à nouveau fortement mardi après-midi dans le Pas-de-Calais, repassé en vigilance rouge aux crues en raison d'un risque de débordement de la Liane, potentiellement encore supérieur à celui de la semaine passée.
Sur place mardi à la mi-journée, le président Emmanuel Macron a annoncé le déblocage d'un "fonds de soutien" de 50 millions d'euros destiné à "accompagner les communes les plus touchées, pour que ça aille très vite". Depuis un gymnase de Saint-Omer, le président a aussi présenté un "fonds exceptionnel de soutien" aux agriculteurs, y compris ceux de Bretagne et Normandie touchés par les tempêtes.
Le chef de l'Etat a souligné que les prochaines heures et la nuit seraient encore difficiles et que la décrue prendrait plusieurs jours.
"Les pluies très intenses de cet après-midi entraînent une réaction très rapide sur l'amont du tronçon. Un épisode potentiellement supérieur aux crues de la semaine dernière est possible" avertit Météo-France. Sur le bassin de la Hem, la nouvelle crue pourrait également égaler celle de la semaine dernière.
En début d'après-midi, aux abords de Saint-Omer, il pleuvait à torrents et des portions de routes recommençaient à être submergées, a constaté un journaliste de l'AFP. Dans le Boulonnais, des torrents de boue provenant de champs en hauteur ont provoqué des dégâts sur des maisons, selon un autre.
- "Réactivité" -
Le chef de l'Etat a également indiqué lors de sa visite que l'état de catastrophe naturelle serait reconnu pour 244 communes (214 dans le Pas-de-Calais, une trentaine dans le Nord) dans l'après-midi, première étape vers l'indemnisation des sinistrés, affectés par la tempête Ciaran le 2 novembre, des crues record le 7 novembre et des précipitations intenses jeudi et vendredi.
Les assurances se sont engagées à faire preuve d'une "très grande réactivité", a-t-il dit.
Selon le préfet du Pas-de-Calais, Jacques Billant, 5.000 habitations ont été touchées par ces inondations "exceptionnelles" et "1.400 personnes évacuées" depuis le 6 novembre. Le bilan reste de "quatre blessés légers".
Le président s'est aussi rendu à Blendecques, commune particulièrement affectée par les inondations, avec 862 maisons touchées.
"M. Macron, c'est bien, il se déplace, il vient voir. Mais il faut agir", lance Corinne Baroux, une habitante venue aider les sinistrés dans le gymnase.
- Exemple des Pays-Bas -
Aux environs de Saint-Omer, où l'eau atteint "encore plus d'un mètre dans certaines maisons", la Croix-Rouge a décidé de réinstaller des centres d’hébergement, selon Fabienne Berquier, présidente de l'association dans le Pas-de-Calais.
Le chef de l'Etat a annoncé avoir confié au maire de Saint-Omer une mission pour améliorer les systèmes d'évacuation des cours d'eau vers la mer, en s'inspirant par exemple des Pays-Bas.
Il était accompagné dans son déplacement par les ministres de l'Agriculture, Marc Fesneau, de la Transition écologique, Christophe Béchu, et aux PME, Olivia Grégoire. Son épouse Brigitte Macron était elle aussi présente.
Sur décision de la préfecture, les établissements scolaires de 279 communes du département, soit 388 établissements, sont restés fermés lundi et mardi.
Les Restos du Coeur ont fait un appel urgent pour "des dons de nourriture" et "des bénévoles" afin de distribuer les vêtements, couvertures et nourritures récoltés.
Outre les quatre blessés légers, une sexagénaire a été retrouvée morte samedi à Bailleul (Nord) dans sa voiture accidentée dans un fossé inondé, sans lien certain avec les intempérie, selon le parquet de Dunkerque.
S'ils constituent des phénomènes naturels, les inondations, cyclones et sécheresses peuvent être amplifiés par le réchauffement climatique généré par les activités humaines. "L’adaptation de notre pays au changement climatique suppose de repenser toutes nos habitudes", a affirmé Emmanuel Macron.
A.Ferraro--NZN