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Le Japon est engagé mardi dans une course contre la montre pour retrouver des survivants après un séisme qui a ravagé lundi la péninsule de Noto, dans le centre, et provoqué la mort de 57 personnes selon l'agence Kyodo.
L'agence de presse japonaise, qui fournit ce nouveau bilan, cite des autorités locales. Un précédent bilan provisoire faisait état de 48 morts.
"Cela a été une secousse tellement puissante", a raconté à l'AFP Tsugumasa Mihara, 73 ans, qui faisait la queue avec des centaines d'autres habitants de Shika, une petite ville de la péninsule de Noto, pour récupérer de l'eau potable à la mairie.
"Avec un séisme d'une magnitude de 7,5, il faut s'attendre à avoir des répliques pendant plusieurs mois", a expliqué mardi à l’AFP le géologue Robin Lacassin, directeur de recherche au CNRS.
Ce tremblement de terre, ressenti jusqu'à Tokyo à 320 km à vol d'oiseau de Noto, a causé des dégâts matériels considérables et un tsunami lundi sur les côtes de la mer du Japon, lequel est finalement resté de faible ampleur, des vagues de 1,2 mètre de haut au maximum ayant été mesurées.
Le niveau de risque de tsunami, qui avait fait l'objet d'une rare alerte maximale de la JMA, a ensuite été rétrogradé puis levé mardi.
- Collision de deux avions au sol -
L'étendue des destructions s'est révélée à la levée du jour mardi : partout, des maisons anciennes et d'autres bâtiments effondrés, des routes crevassées, des bateaux de pêche ayant chaviré ou s'étant échoués et des incendies persistants au milieu de ruines fumantes.
Masuhiro Izumiya, maire de Suzu, située dans la préfecture d'Ishikawa à la pointe nord-est de la péninsule de Noto, a qualifié les dégâts dans la ville de "catastrophiques", estimant que 1.000 maisons avaient été complètement détruites, et que 4.000 à 5.000 habitants n'étaient plus en mesure de vivre chez eux, selon les médias locaux.
"Nous devons nous lancer dans une course contre la montre" pour sauver des vies, a déclaré mardi le Premier ministre japonais Fumio Kishida.
Un incendie a notamment dévasté une partie du centre-ville de Wajima, un petit port du nord de la péninsule de Noto connu pour ses produits artisanaux en laque. Un immeuble commercial s'est aussi effondré.
Plus de 30.000 foyers sont restés privés d'électricité mardi et de nombreuses agglomérations du département d'Ishikawa n'ont plus accès à l'eau potable, alors que l'hiver apporte froid et humidité dans cette zone rurale.
Un millier de soldats des Forces japonaises d'autodéfense (FJA), plus de 2.000 pompiers et quelque 630 policiers sont arrivés en renfort dans les zones sinistrées, a précisé mardi M. Kishida.
Le Premier ministre avait annoncé lundi l'envoi de biens de première nécessité comme de l'eau potable, de la nourriture, des couvertures, de l'essence ou du fioul, par avion ou par bateau.
A l'aéroport de Tokyo-Haneda, cinq personnes sont mortes dans une collision au sol impliquant un avion des garde-côtes japonais mobilisés après le séisme et un autre de la Japan Airlines.
"Le commandant (de l'avion des garde-côtes, NDLR) a pu s'échapper" mais les cinq autres personnes à bord sont "décédées", a déclaré le ministre des Transports Tetsuo Saito. Les 379 passagers et membres de l'équipage de l'appareil JAL516 de la Japan Airlines ont tous été évacués "sains et saufs".
- Salutations impériales annulées -
Face à la catastrophe, les traditionnelles salutations publiques du Nouvel An de l'empereur du Japon Naruhito et de sa famille, qui devaient avoir lieu mardi à Tokyo, ont été annulées.
De nombreuses routes endommagées ont été fermées mais la circulation des trains à grande vitesse (shinkansen) entre Tokyo et Ishikawa, interrompue lundi, a repris mardi après-midi.
Quelque 2.400 passagers ont été bloqués toute la nuit dans des shinkansen ou d'autres trains à l'arrêt, certains pendant près de 24 heures, selon la chaîne de télévision NHK. Environ 500 personnes étaient par ailleurs coincées à l'aéroport de Noto, dont la piste et les voies d'accès ont subi des dommages.
Situé sur la ceinture de feu du Pacifique, le Japon est l'un des pays où les tremblements de terre sont les plus fréquents.
L'archipel nippon est hanté par le souvenir du terrible séisme de magnitude 9,0 suivi d'un tsunami géant en mars 2011 sur ses côtes nord-est, une catastrophe qui a fait quelque 20.000 morts et disparus.
Ce désastre avait aussi entraîné l'accident nucléaire de Fukushima, le pire depuis celui de Tchernobyl en 1986.
"Aucune anomalie" n'a été détectée dans les centrales nucléaires, avait assuré dès lundi l'autorité japonaise de sûreté nucléaire (NRA).
Plusieurs pays amis du Japon dont les Etats-Unis, le Canada, la France et l'Italie lui ont proposé de l'aide. La Chine a exprimé ses condoléances.
L.Rossi--NZN