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Donald Trump a remporté lundi soir dans l'Iowa la première des primaires républicaines, ont annoncé les médias américains à peine une demi-heure après le début du vote, consolidant son statut de grand favori de la droite pour la présidentielle de novembre.
Le magnat de 77 ans, quatre fois inculpé au pénal, laisse loin derrière lui ses principaux rivaux Nikki Haley et Ron DeSantis, même si les résultats sont encore provisoires et que les estimations continuent d'évoluer.
Malgré la tempête de neige qui s'est abattue sur l'Etat du Midwest et a fait craindre pour la participation, l'ex-président se rapproche donc un peu plus d'un probable duel avec le démocrate Joe Biden, l'actuel occupant de la Maison Blanche.
Donald Trump, qui disposait d'après les sondages d'une des plus grandes avances jamais vues sur ses adversaires (près de 50% des intentions de vote), avait prédit à ses partisans une soirée "formidable".
"Trump est le candidat qui domine le Parti républicain et la première course confirme cette réalité", constate auprès de l'AFP Julian E. Zelizer, professeur à l'université de Princeton.
Dans la salle où M. Trump doit s'exprimer dans la soirée, des centaines de ses partisans, dont beaucoup arboraient la casquette rouge typique des trumpistes, se prenaient en photo et trinquaient à la santé de leur champion.
- "Grande nuit" -
Les électeurs s'étaient rassemblés dans des écoles, bibliothèques et casernes de pompiers de l'Iowa pour les fameux "caucus", ou réunions électorales.
Après une prière et une récitation du traditionnel serment d'allégeance au drapeau américain, des représentants ont prononcé un discours en faveur de leur candidat avant que les participants n'écrivent leur choix sur un bout de papier.
Allan Latcham, électeur et cardiologue de 62 ans, avoue avoir été "surpris" par la rapidité de l'annonce des résultats.
"C'est une grande nuit", s'est-il réjoui, en disant vouloir que M. Trump "retourne à Washington" parce qu'"il va aider avec la frontière" - l'immigration est l'un des sujets qui mobilisent le plus les républicains.
C'est la première fois depuis l'élection de 2020 que Donald Trump faisait face au jugement des électeurs.
- Invincibilité? -
Ce premier moment de vérité de la campagne pèse lourd: si l'ancien président n'avait pas obtenu la victoire annoncée dans l'Iowa, son image d'invincibilité risquait d'être entamée pour le reste de la course.
Dès la semaine prochaine, le ballet très orchestré des primaires mènera les candidats dans le New Hampshire, avant que, tour à tour, chacun des 50 Etats ne vote jusqu'en juin.
En ligne de mire, la convention nationale de juillet, qui investira officiellement le candidat républicain à la présidentielle.
Autre grand enjeu de ce vote crucial: la deuxième place.
Pour l'instant, Nikki Haley et Ron DeSantis se la disputent, d'après les projections des médias.
L'ancienne ambassadrice à l'ONU Nikki Haley, unique femme dans la course, a bénéficié d'une ascension récente dans les sondages.
La quinquagénaire est la nouvelle coqueluche de la droite, très appréciée notamment par les milieux d'affaires.
Quant au gouverneur de Floride Ron DeSantis, un conservateur quadragénaire aux positions choc sur l'immigration ou l'avortement, il a tout misé sur l'Iowa, sillonnant ces derniers mois chacun des 99 comtés.
Julia Talerico est venue à Des Moines pour lui, avec des espoirs modestes. "Je savais que Trump allait gagner. Je voulais juste aider DeSantis à arriver deuxième", explique-t-elle.
- Froid glacial -
Une inconnue de dernière minute a perturbé l'équation: le froid.
L'Etat a été frappé par une tempête de neige et le thermomètre devrait frôler les -30°C au moment du vote, avec des routes verglacées.
Donald Trump veut à tout prix assommer la concurrence pour s'assurer de sa victoire avant que ne commencent ses procès -- dont certains lui font risquer la prison.
Le républicain va vivre une année en tous points extraordinaire, ponctuée d'allées et venues entre les tribunaux et les estrades de meetings.
Et les démocrates?
Déjà fort du soutien officiel de son parti, le président sortant Joe Biden devrait, sauf énorme surprise, être désigné en août comme leur candidat. Et ce malgré les critiques répétées sur l'âge du dirigeant octogénaire.
I.Widmer--NZN