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Les secours s'activent samedi au Chili où l'état d'exception a été décrété la veille afin de lutter contre de violents feux de forêt qui s'étendent dans des régions touristiques du pays latino-américain, faisant craindre un bilan provisoire d'une dizaine de morts.
Les incendies ont plongé dans un nuage de fumée la célèbre station balnéaire de Vina del Mar (centre), le long de la côte Pacifique, dans la région de Valparaiso, et menacent des centaines d'habitations, provoquant des évacuations forcées.
Les pompiers luttent sans relâche depuis vendredi contre une dizaine de foyers dans les régions de Valparaíso et O'Higgins dans le centre, mais aussi de Maule, Biobío, La Araucanía et Los Lagos, dans le sud.
"Nous avons des informations préliminaires faisant état de plusieurs personnes décédées, environ une dizaine", a annoncé Sofía Gonzáles Cortés, la représentante de l'Etat dans la région de Valparaiso (centre).
Le président chilien Gabriel Boric a décrété l'état d'exception afin de "disposer de tous les moyens nécessaires" face à la progression des incendies. "Toutes les forces sont déployées dans le combat contre les feux de forêts", a assuré le chef de l'Etat dans un message posté sur le réseau social X. Une réunion des services de secours est convoquée samedi matin pour dresser un premier bilan de la situation.
Dans la seule région de Valparaiso, le feu a dévoré plus de 7.000 hectares, selon la Conaf, l'office national des forêts chilien, pointant l'"évolution extrême" de l'incendie.
Des images devenues virales sur les réseaux sociaux, tournées par des automobilistes pris au piège, montrent les montagnes en proie aux flammes au bout de la fameuse "route 68", un axe routier emprunté par des milliers de touristes pour se rendre vers les plages du Pacifique.
- Du "jamais vu" -
"Je n'avais jamais vu une chose pareille, c'est très angoissant car nous avons évacué la maison mais nous ne pouvons pas avancer, tous ces gens qui tentent de sortir et qui ne peuvent bouger", confie Yvonne Guzmán, jointe au téléphone par l'AFP.
Cette administratrice de 63 ans, qui a abandonné sa maison à Quilpué, une ville située à 90 kilomètres au nord-est de Santiago, patiente depuis deux heures, "bloquée" dans sa voiture avec sa belle-mère nonagénaire.
"Nous avons reçu une alerte sur le portable et une pluie de cendres brûlantes a commencé à tomber", raconte-t-elle, alors que des messages de ses voisins la préviennent que les flammes s'approchent de sa maison.
Dans les localités d'Estrella et Navidad, à 200 kilomètres au sud-ouest de la capitale, des incendies incontrôlés ont brûlé près d'une trentaine de logements, obligeant les résidents à s'enfuir dans cette zone proche de la station balnéaire de Pichilemu, réputée pour le surf.
Depuis mercredi, la température frôle les 40 degrés dans le centre du Chili et la capitale Santiago.
Les autorités avaient interrompu vendredi la circulation pour cause de "visibilité réduite en raison de la fumée" sur la route 68 qui relie Santiago à Valparaiso et mène à la région viticole de Casablanca et à la station balnéaire de Vina del Mar.
"Ces épisodes sont de plus en plus récurrents, c'est pourquoi nous voyons tous les ans des records historiques de températures", a expliqué à l'antenne chilienne de la chaîne CNN Pablo Lobos Stephani, chargé de la protection contre les incendies à la Conaf.
Cette canicule résultant du phénomène climatique El Niño touche actuellement le cône sud de l'Amérique latine, en pleine période estivale, provoquant des incendies de forêt aggravés par le réchauffement climatique. Après le Chili et la Colombie, la vague de chaleur menace dans les prochaines jours l'Argentine, le Paraguay et le Brésil.
W.Vogt--NZN